Punaises de lit : pourquoi vous ne devez surtout pas utiliser l'insecticide Sniper 1000
Interdit depuis plusieurs années en France, le Sniper 1000 continue d'être largement utilisé pour lutter contres les punaises de lit. Il présente pourtant des risques pour la santé.
Plus d'une centaine d'intoxications chaque année. Le "Sniper 1000", un dangereux insecticide interdit en France depuis 2013, continue d'être vendu illégalement au marché noir ou dans des magasins spécialisés et inquiète les autorités de santé. Utilisé pour éliminer les punaises de lit et les cafards, ce produit expose ses utilisateurs à "des problèmes respiratoires, oculaires et des troubles neurologiques pouvant engendrer une perte de connaissance", alertait déjà la plateforme gouvernementale Rappel Conso en décembre 2013.
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Plus de 2 000 flacons saisis depuis le début d'année
Dans un rapport publié ce mardi 2 octobre, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) et la Douane française signalent une hausse des saisies de Sniper 1000 et s'inquiètent des effets potentiellement graves sur la santé de cet insecticide. Il est notamment vendu dans "des magasins spécialisés, sur des étals de marchés, sur des plateformes de commerce électronique ou par des particuliers sur les réseaux sociaux", liste le rapport.
Depuis le début de l’année 2024, les douanes françaises ont saisi plus de 2 000 flacons et contrôlé "plus de 600 commerces, mais également des plateformes d’e-commerce et les réseaux sociaux". "Près de 900 flacons de SNIPER 1000 EC DDVP® ou SHOOTER 1000 EC DDVP® ont ainsi été saisis, et des annonces d’offres en ligne retirées", signalent les autorités.
Pourquoi le Sniper 1000 est-il dangereux ?
La cause de cette alerte : le dichlorvos, une substance active de la famille des organophosphorés, classée mortelle par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion, indique une étude de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) publiée en décembre 2023. Le dichlorvos peut notamment provoquer des symptômes respiratoires de type asthmatiformes, oculaires, des troubles neurologiques pouvant conduire à une perte de connaissance, une allergie cutanée.
Les intoxications causées par le Sniper 1000 ont connu "une augmentation" depuis 2018, avec notamment 104 cas déclarés entre janvier 2022 et juin 2023, à "mettre au regard de la recrudescence des infestations par les punaises de lit", note l'Anses. Entre 2017 et 2022, 11 % des ménages français ont été infestés, estimait l'agence sanitaire en décembre dernier. "Si la plupart des intoxications au Sniper 1000 signalées aux centres antipoison étaient bénignes, près de 10 % étaient de gravité moyenne et 5,5 % de gravité forte, dont 3 décès (accidentels ou dus à une ingestion dans un but suicidaire)", selon les autorités.
Que faire en cas d'infestation de punaises de lit ?
En cas d’infestation par des punaises de lit, les autorités sanitaires recommandent aux consommateurs de privilégier dans un premier temps les solutions mécaniques et thermiques (aspiration, lavage, chaud, froid). Si l’infestation persiste, il est recommandé de contacter un professionnel qualifié et référencé sur le site stop-punaises.gouv.fr.
Enfin, si l’achat de produits biocides est nécessaire, il est préférable de se tourner vers des circuits de distributions conventionnels "où des conseils en matière d’application ou de stockage des produits pourront être délivrés", précise le communiqué des autorités. Vous pouvez également contacter le numéro unique national 0806 706 806 pour toute question à propos des punaises de lit. Si votre domicile est infesté, un conseiller de votre Agence départementale pour l’information sur le logement (ADIL) vous expliquera alors les démarches à effectuer.
