Affaire Maëlys : la science au service de la justice
Une trace de sang retrouvée dans la voiture de Nordahl Lelandais a permis de confondre l'homme de 34 ans qui a avoué avoir tué "accidentellement" la fillette.
Il est d’usage de dire que sur une scène de crime, le temps compte. Pourtant, 6 mois après, il est encore possible de détecter des traces de fluide corporel, comme le sang. C’est un indice précieux pour les enquêteurs. Tout d’abord parce qu’il contient de l’ADN, mais aussi parce que l’hémoglobine a la particularité de rester fixée sur les tissus, les vêtements, les tapis de sol d’une voiture, même rigoureusement nettoyée. Même méticuleux, un malfaiteur laisse des traces. "Quand on a une trace visible et que quelqu’un vient la nettoyer, il va avoir deux actions. Une action de frottement qui vient étaler la trace. Et une action avec un liquide quelconque qui va diluer la trace. Ces deux actions vont faire qu’à un moment la trace ne sera plus visible. Mais les différents éléments de la trace seront toujours sur le support", explique Philippe Esperança, expert en criminalistique.
Lampes à larges longueurs d’ondes, lasers, les enquêteurs ont alors toute une panoplie de techniques pour révéler les traces effacées. Par exemple, un produit à base de luminol, une molécule découverte en 1902, qui entraîne une réaction lumineuse. S’il y a fluorescence, c’est qu’il y a du sang.
Ne reste plus qu’à prélever et analyser. Avec l’avancée extraordinaire des techniques scientifiques, une micro goutte de sang suffit. « Il faut à peu près 1,5 nanogramme d’ADN pour obtenir un profil génétique exploitable. Ce qui correspond à une centaine de cellules. On en a beaucoup plus dans un crachat, un échantillon de salive ou dans les globules blanc, dans une tâche de sang » précise Claire Chantrel, experte en identifications génétiques, Institut national de police scientifique.
En seulement une demie heure, il est possible aujourd’hui de déterminer avec exactitude un profil génétique. Après analyse, c’était bien le sang de Maelys dans la voiture. Il était devenu impossible alors à Nordhal Lelandais de nier l’évidence. Une fois de plus, la science et plus particulièrement l'ADN ont permis à l'instruction juidiciaire de réaliser un pas de géant vers la résolution de l'enquête.