Algues vertes : un décès reconnu comme accident du travail
Le décès de Thierry Morfoisse, mort en juillet 2009 après avoir déchargé des algues vertes, a été reconnu comme accident de travail. Le lien avec le gaz émis par la décomposition des algues n’a toutefois pas été retenu.
Ce 14 juin, le Tribunal des affaires de Sécurité sociale (Tass) de Saint-Brieuc a reconnu comme accident de travail le décès de Thierry Morfoisse, un chauffeur de 48 ans, mort il y a 9 ans suite au déchargement d’algues vertes à Binic, dans les Côtes-d'Armor.
Une enquête avait été lancée pour déterminer si un lien pouvait être établi entre le décès et la respiration du gaz toxique qui émane de ces algues lorsqu'elles se décomposent. Mais les expertises ont permis d'éliminer la thèse d'un décès imputable à une intoxication par hydrogène sulfuré, pour retenir celle d'un infarctus massif.
La société qui employait Thierry Morfoisse avait été mise hors de cause au pénal en octobre 2017.
"Un début de lien"
"C’est une décision très importante, car c’est la première fois qu'une victime des algues vertes est reconnue par un tribunal", a réagi l'avocat de la famille, François Lafforgue. Selon lui, "le tribunal évoque l’exposition aux algues vertes dans son jugement. […] Pour la première fois, [on fait] un début de lien entre l'exposition à des algues vertes en putréfaction et des conséquences mortelles, en l’occurrence le décès de M. Morfoisse. Il est probable que l’on ressaisisse le tribunal pour faire reconnaître la faute de l'employeur".
Les algues vertes jonchent les plages du nord de la Bretagne, une nuisance imputable à la pollution des cours d'eau par les nitrates.
avec AFP