Procès du Mediator : "la fin d'une interminable attente" pour Irène Frachon
INTERVIEW - Pour le Dr Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest à l'origine du scandale du Mediator, "il faut mettre hors d'état de nuire le laboratoire Servier".
Le docteur Irène Frachon répond aux questions du Magazine de la Santé alors que les juges d'instruction ont renvoyé devant le tribunal correctionnel de Paris les laboratoires Servier et l'Agence du médicament dans le volet principal de l’affaire, a-t-on appris ce 5 septembre de source judiciaire.
Conformément aux réquisitions du parquet de Paris, les juges d'instruction ont ordonné le 30 août le renvoi en correctionnelle du groupe pharmaceutique Servier pour "tromperie aggravée, escroquerie, blessures et homicides involontaires et trafic d'influence". L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) est également renvoyée devant le tribunal pour "blessures et homicides involontaires". Au total, le parquet avait demandé un procès pour onze personnes morales et quatorze personnes physiques dans son réquisitoire du 24 mai.
Aujourd'hui la lanceuse d'alerte se réjouit qu'un procès puisse enfin se tenir après des années de tentatives d'obstruction de la justice de la part des laboratoires Servier.
Du côté des victimes, cette nouvelle est reçue avec soulagement mais aussi avec un certain regret pour les familles des malades décédés.
Selon Irène Frachon, les enjeux du procès sont immenses : dévoiler au grand jour la criminalité hors norme des laboratoires Servier et le conflit d'intérêt entre l'ANSM et le laboratoire, conflit d'intérêt qui se poursuit à grande échelle dans le milieu médical.