Vioxx® : une plainte pénale déposée
Selon Le Parisien, une plainte pour "délit d'entraves à la justice" a été déposée le 1er avril 2016 par l’avocat d’un ancien utilisateur de l’anti-inflammatoire Vioxx® – largement commercialisé entre 2000 et 2004, et dont l’utilisation a entraîné des milliers de crises cardiaques de part le monde.
Mis sur le marché en 1999, le Vioxx® a été responsable en cinq ans de 88.000 à 139.000 crises cardiaques, dont 30 à 40% probablement mortelles, selon la FDA (Food and Drug Administration), l'agence de réglementation des médicaments. Il a été volontairement retiré du marché mondial par son fabricant, le laboratoire Merck, en 2004.
Selon une analyse des résultats de 30 essais cliniques (20.152 personnes au total) publiée novembre 2009, le risque présenté par le Vioxx® aurait pu être détecté près de quatre ans plus tôt. Une précédente analyse à grande échelle, publiée en novembre 2004 dans la revue médicale The Lancet, avait déjà conclu que le Vioxx aurait dû être retiré du marché beaucoup plus tôt, les risques cardiovasculaires étant évidents.
En juin 2001, les données récoltées indiquent que l’utilisation du Vioxx® était lié à un accroissement de 35% du risque d'accidents cardiovasculaires ou de décès. En avril 2002, ce risque accru est chiffré à 39%. En septembre 2004, quand Merck annonce le retrait du Vioxx® du marché mondial, l'accroissement du risque est de 43%.
Merck avait commercialisé le Vioxx® en mai 1999 après avoir obtenu l'autorisation de la FDA. Le médicament connaîtra très rapidement un grand succès, engrangeant deux milliards de dollars annuellement pour le laboratoire.
Merck a accepté en 2007 un accord amiable de 4,85 milliards de dollars – par lequel il n'admet pas sa culpabilité – pour régler plus de 95% des 26.600 plaintes portées contre lui concernant le Vioxx®.
La plainte déposée ce 1er avril 2016 par l’avocat d’un ancien utilisateur du médicament a pour but déclaré de "faire rouvrir une affaire poussée un peu rapidement sous le tapis", selon des propos recueillis par Le Parisien. Cette plainte devrait être appuyée par la constitution de partie civile de l'Association d'Aide Aux Victimes des Accidents des Médicaments (A.A.A.V.A.M).