Chirurgie du visage : une véritable reconstruction
Grands brûlés, accidentés de la route, patients atteints de cancer du visage et de la peau... Quand le visage est très abîmé et défiguré, il est aujourd'hui possible de le reconstruire. Quelles sont les techniques utilisées ? Quels sont les résultats de cette chirurgie ?
Qu'est-ce que la reconstruction du visage ?
Accident de la route, défenestration, activité sportive ou encore bagarre... sont les principales causes des fractures de la face.
L'assemblage et les reliefs des os du visage définissent nos traits : l'os frontal, l'os nasal, les os zygomatiques, l'os maxillaire dans lequel s'insère les dents de la mâchoire supérieure, la mandibule et enfin la mâchoire inférieure. Ces deux derniers os sont en première ligne lors des accidents de deux roues dont les conducteurs n'ont pas choisi le casque intégral.
Le nez, lui, est plus souvent fracturé en cas de rixe ou de mêlée au rugby par exemple. Il est touché dans 50% des traumatismes de la face. Enfin, la fracture du zygomatique, l'os de la pommette, est moins fréquente.
Chirurgie du visage : une reconstruction guidée par imagerie 3D
La chirurgie permet de remodeler le visage pour lui redonner une forme plus acceptable.
Remplacer une mâchoire est une opération compliquée, qui nécessite deux chirurgiens : l'un intervient sur le visage et l'autre prépare des prélèvements nécessaires à la reconstruction.
On utilise aujourd'hui une nouvelle technique en imagerie 3D, qui permet grâce au scanner de modéliser la boîte crânienne du patient et de planifier très précisément toute l'opération.
Chirurgie du visage : la reconstruction mandibulaire
L'autogreffe pour reconstruire la mâchoire consiste à remplacer l'os de la mâchoire et une partie de la joue intérieure par une partie du péroné, l'os qui double le tibia. Il est possible de retirer la partie centrale du péroné, sans conséquence fonctionnelle pour la jambe.
Durant l'intervention, le retrait de l'os malade et le remplacement par un morceau d'os prélevé dans la jambe se font simultanément. Une plaque en titane placée à chaque extrémité de la mandibule servira à rattacher l'os remplacant.
La reconstruction mandibulaire est une opération impressionnante et très longue (sept heures d'intervention).
Chirurgie du visage : la pose de prothèse mandibulaire
Aujourd'hui les blessés de guerre ne sont plus les principaux concernés par la chirurgie maxillo-faciale. Les grands accidentés mais aussi des personnes atteintes de certaines maladies comme des tumeurs qui déforment le visage en bénéficient.
La neurofibromatose est une maladie génétique qui se manifeste en général par des grosseurs. Dans certains cas, elle peut aussi provoquer un défect osseux de la mandibule.
Le but de l'intervention est alors de rajouter artificiellement de l'os sous forme d'une prothèse. Grâce à l'impression en 3D du scanner, le chirurgien peut réaliser un modèle de la mâchoire du patient. Il permet de choisir le bon gabarit afin de fabriquer une prothèse parfaitement sur mesure. La prothèse doit permettre au patient de retrouver un visage harmonieux, le plus symétrique possible.
Première étape : le chirurgien procède à une infiltration pour diminuer le saignement. Car un saignement trop abondant rend l'intervention difficile. Puis il incise pour atteindre la mandibule. Une fois la zone désinfectée, le chirurgien peut ajuster la prothèse et bien la placer. La prothèse est ensuite fixée sur l'os grâce à une vis. Le chirurgien vérifie ensuite la symétrie des deux angles mandibulaires.
La dernière étape correspond à une sorte de lifting qui va permettre de combler la zone du visage atrophiée en apportant plus d'épaisseur. Le patient restera en observation une semaine afin de surveiller d'éventuels saignements. Car le risque majeur lié à la pose de la prothèse de la mandibule est un hématome qui provoquerait une infection et obligerait à retirer la prothèse.
Chirurgie du visage : réparer une fracture de l'os zygomatique
Les fractures de l'os zygomatique sont les moins fréquentes. Le but de l'opération est de remettre les os dans la bonne position avant la consolidation.
Si certains patients ne gardent aucune séquelle de leur accident, cela n'est pas toujours le cas. Certaines fractures peuvent léser des nerfs comme le nerf optique et entraîner des problèmes visuels. Dans d'autres cas, elles peuvent endommager le nerf facial avec des conséquences sur le sourire ou la fermeture de la paupière par exemple.
Chirurgie du visage : quand les fractures sont multiples
Parfois, les fractures de la face sont multiples (polyfractures) et compliquées. Dans ce cas, le premier geste du chirurgien n'est pas de réduire la fracture. Il vérifie tout d'abord qu'aucune hémorragie ou fragments osseux déplacés ne vient gêner la respiration. Puis, il suture les plaies afin de limiter au maximum le préjudice esthétique.
Le traitement des fractures à proprement parler n’intervient que dans un troisième temps, parfois très à distance de l'accident, alors même que la fracture a commencé à se consolider.
Après l'intervention, dans certains cas, notamment lorsque les fractures concernent la mâchoire, une rééducation est nécessaire pour retrouver la mobilité.