L'ANSM recrute des représentants de patients pour siéger dans ses comités
L'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) appelle les représentants de patients à siéger au sein de ses comités consultatifs. A la clef : une meilleure prise en compte des besoins des utilisateurs quant aux produits de santé évalués.
Un pas de plus dans la reconnaissance du rôle des patients dans les évaluations des produits de santé. L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) lance un appel à candidatures auprès des représentants de patients et d'usagers. Le but : recruter des représentants experts et externes à l’Agence pour constituer des comités permanents. Ces groupes de travail seront chargés d'émettre un avis sur les essais cliniques, les autorisations temporaires de médicaments ou encore leurs conditions de prescription, annonce l’ANSM dans un point d'information publié le 27 février 2019. Une évolution destinée à mieux refléter "la vraie vie", selon Dominique Martin, directeur général de l'ANSM cité par l’AFP.
Des représentants plus nombreux et plus spécialisés
Selon l’agence, ces représentants de patients "seront désormais associés à tous les niveaux d’expertise de l’Agence afin d’intégrer systématiquement une approche ‘patients/utilisateurs’ des produits de santé". En pratique, qu’est-ce que cette nouvelle organisation va changer ? "Nous avions déjà des usagers représentés dans les commissions de l’ANSM mais l’approche était très transversale et les représentants étaient donc amenés à se prononcer sur beaucoup de sujets sans forcément avoir de connaissances poussées dans tous les domaines abordés." se réjouit Yann Mazens, chargé de mission à France Assos santé (union nationale des associations agréées d'usagers du système de santé). "Avec cette nouvelle organisation, les représentants de patients seront plus nombreux et plus spécialisés dans le champ d’une pathologie. Concrètement, nous aurons une plus grande capacité d’intervenir, avec deux titulaires dans chaque comité, donc deux voix sur un total d’une dizaine de votants" ajoute le spécialiste en produits et technologies de santé. "Mais nous restons tout de même vigilants : ces comités sont destinés à émettre un avis et non à prendre part aux décisions, même si nous espérons que les avis pèseront sur les décisions" poursuit-il.
Comités permanents et temporaires
D’ici l’été 2019, l’ANSM propose de créer 15 comités permanents sur des sujets pérennes ou récurrents dont, par exemple, le comité pédiatrie, le comité oncologie et hématologie, le comité thérapie et risque cardiovasculaire ou encore le comité reproduction, grossesse et allaitement.
En parallèle, des comités temporaires pour les sujets ponctuels devraient être créés. "Sur ce point, il faudra être vigilant pour s’assurer que l’ANSM constitue bien des comités ponctuels dès lors qu’il y aura des besoins spécifiques" met en garde Yann Mazens.
Les patients de plus en plus impliqués
L’intégration des associations de patients dans les comités de l’ANSM marque une nouvelle étape dans leur implication au sein des autorités sanitaires. Avant l’ANSM, la Haute Autorité de Santé (HAS) annonçait en effet en août 2018 lancer un appel à contribution des associations de patients ou d’usagers pour soumettre des évaluations de médicaments et de dispositifs médicaux à destination de plusieurs de leurs commissions : la commission de la transparence, la commission nationale d’évaluation des dispositifs médicaux et la commission évaluation économique et de santé publique. Le principe est le même que pour les comités de l’ANSM : compter sur l’expérience, les connaissances spécifiques et le vécu des malades pour mieux répondre à leurs besoins.
Les experts qui siègeront dans ces comités seront nommés pour une durée de quatre ans à partir de l’été 2019. Ils pourront siéger au maximum dans trois comités. La date limite de dépôt des candidatures est fixée au 3 avril 2019.