Médecine légale : les blessures par arme à feu
Les armes à feu importées en Europe au Moyen-Âge depuis la Chine sont capables d'envoyer des projectiles à distance du tireur par l'intermédiaire d'une propulsion. Celle-ci est obtenue par la combustion rapide de la poudre à feu produisant brutalement un gaz, donc une déflagration. Le Dr Philippe Charlier, médecin légiste, nous explique les dégâts causés par une arme à feu.
Il y a beaucoup de classifications dans les armes à feu. On distingue les armes légères et les pièces d'artillerie, les armes de poing et d'épaule, les revolvers et les pistolets… On demande fréquemment aux médecins légistes d'évaluer la distance de tir, c'est-à-dire la distance située entre la bouche du canon d'où sort le projectile et l'orifice d'entrée, là où pénètre le projectile dans le corps de la victime.
Un tir à bout touchant signifie que le canon est contre la peau de la victime. On parle même de bout touchant appuyé lorsqu'une pression est ménagée sur la peau par le canon. Les effets destructeurs sont importants car la brutale expansion de gaz va dilacérer les structures juste à la sortie du canon : peau, os… Mais en plus, l'ensemble va chauffer très fort et le canon va brûler la peau adjacente et déposer de petits grains de poudre noircis sur les berges de l'orifice d'entrée.
On parle encore de tir à courte distance ou à bout portant quand il n'y a pas de contact entre le canon de l'arme et la cible. Les tirs à courte distance sont des tirs de 3 à 12 mètres. Enfin il y a aussi les tirs à distance, à plus de 12 mètres.
Tout ceci permet sur un corps en très mauvais état de conservation d'établir des données balistiques qui permettront de reconstituer l'enchaînement des faits.