35 heures à l'AP-HP, une grève qui promet d'être massive
Bras de fer en vue à l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) : tous les syndicats appellent à une grève unitaire le 21 mai contre le projet de réforme des 35 heures.
Mise en place par le directeur général de l'AP-HP, Martin Hirsch, la réorganisation du temps de travail promet des coupes budgétaires saignantes dans les caisses de l'hôpital public.
"Repos préservé, qualité des soins assurée", tel sera la mot d'ordre de la journée de mobilisation le 21 mai décrétée par l'ensemble des syndicats représentatifs (CGT, SUD, CFDT et FO), accompagnés de la CFE-CGC, la CFTC et l'Unsa. Invités à se rassembler à 11 heures devant le siège de l'AP-HP dans le 4e arrondissement de Paris, les grévistes convergeront en groupes depuis leurs hôpitaux respectifs. "Le 21 mai n'est qu'une étape de la bataille" prévient d'emblée Rose May Rousseau, secrétaire générale de l'Union syndicale CGT de l'AP-HP, "l'enjeu est national".
"Les personnels n'en peuvent plus", ajoute t-elle, "et on s'attaque aux acquis sociaux qui leur permettent de garder la tête hors de l'eau". Le projet de réforme des 35 heures prévu pour l'hôpital inquiète fortement les agents, qui subissent déjà un manque d'effectifs ou encore un gel de leurs salaires depuis 2010. Les syndicats redoutent de perdre leurs acquis indépendants des 35 heures, comme les jours de congés, et que les temps de travail soient mal répartis selon les personnels et les services visés.
Economiser sur la masse salariale
La mobilisation a reçu le soutien du secrétaire général de la CFDT, pour qui l'hôpital "est à la limite du burn-out". "Il faut réorganiser le travail sans doute, il faut des moyens supplémentaires, mais ça ne se regarde pas sous le seul prisme des 35 heures", ajoute Laurent Berger sur RTL. Car derrière la réorganisation du temps de travail annoncée, c'est en réalité le spectre des coupes budgétaires, prévues par le pacte d'austérité, qui flotte sur l'hôpital public. 3 milliards d'euros d'économies sont prévus d'ici à 2017, dont 860 millions uniquement sur la masse salariale.
A l'AP-HP, 38 établissements et 75.000 personnels (hors médecins) sont concernés par cette réforme, qui pourrait entrer en vigueur le 1er janvier 2016.