L'Ordre des médecins publie un "livre blanc" pour la réforme du système de santé
Le Conseil national de l'Ordre des médecins (Cnom) a présenté mardi 26 janvier 2016 son "livre blanc", présentant dix propositions "pour réformer un système de santé" décrit comme "à bout de souffle". Patrick Bouet, président de l'Ordre des médecins, était l'invité du Magazine de la santé pour répondre aux questions de Michel Cymes et de Marina Carrère d'Encausse sur ces préconisations.
Présenté par le Cnom à moins de trois semaines de la grande conférence santé voulue par le Premier ministre, Manuel Valls, le "Livre blanc pour l'avenir de la santé" dresse trois grandes priorités : "simplifier l'organisation territoriale des soins", "alléger et décloisonner le travail des médecins" et "ouvrir la formation".
Le Cnom souhaite redonner du temps médical aux médecins en les libérant du "poids administratif", proposant entre autres qu'une "aide administrative" leur soit octroyée pour remplir les missions d'accueil et de gestion. Dans "Le magazine de la santé", Patrick Bouet, le président du Cnom, a rappelé qu’un tiers du temps de travail des médecins est consacré à des tâches non médicales.
Propositions pour une meilleure formation
Au chapitre de la formation, le Cnom propose de créer un numerus clausus (nombre d'étudiants admis en seconde année de médecine) "régionalisé" qui prenne en compte les besoins des territoires en fonction des spécialités. Les épreuves classantes nationales (ECN), grâce auxquelles les étudiants choisissent leur centre hospitalier universitaire d'affectation et leur spécialité, seraient ainsi remplacées par des épreuves interrégionales.
L'examen comprendrait aussi une note éliminatoire avec une possibilité de redoublement pour s'assurer que les étudiants entrant en troisième cycle aient le niveau requis, précise le Cnom.
Propositions pour réorganiser les soins à l'échelle des territoires
Afin de "sortir du millefeuille administratif" et "rationaliser" l'organisation territoriale des soins, le Cnom souhaite égalmeent mettre en place un échelon territorial unique : le "Bassin de proximité santé".
Capable de prendre en charge les soins ambulatoires, le dépistage ou encore la prévention au travail et en milieu scolaire, cette entité regrouperait sur la base du volontariat des structures existantes comme les maisons de santé, les cabinets isolés ou encore les hôpitaux de proximité. Le but est de permettre "d'éviter les hospitalisations superflues".
Enfin, le Cnom suggère de promouvoir les coopérations professionnelles en facilitant la mobilité entre la médecine de ville et l'hôpital. Concrètement, elle veut favoriser l'utilisation des plateaux techniques des hôpitaux par les médecins libéraux et leur donner la possibilité d'effectuer des vacations.