Les habitants d'Outre-mer s'estiment en moins bonne santé que ceux de métropole
Les habitants de Guadeloupe, Guyane, Martinique et La Réunion âgés de 15 à 75 ans sont moins nombreux à se percevoir en bonne santé que ceux de métropole, selon une étude de la Drees publiée ce 18 avril.
En moyenne, 61% des habitants de Guadeloupe, de Guyane, de Martinique et de La Réunion – quatre départements et régions d'outre-mer historiques (DROM, hors Mayotte) – "considèrent que leur état de santé est bon ou très bon, contre 69% des Métropolitains", selon l'étude de la Direction de la recherche, des études, de l'évaluation et des statistiques, portant sur des chiffres de 2014.
Ces disparités "sont particulièrement marquées" chez les femmes. A structure d’âge comparable, 57% des femmes de La Réunion se déclarent en bonne ou très bonne santé, soit 11 points de moins qu’en métropole. Cet écart atteint respectivement 13 points pour la Guyane et 16 points pour la Guadeloupe et la Martinique.
De même, la part des habitants des DROM qui déclarent avoir eu des problèmes dentaires est de 6 à 14 points plus élevée qu'en métropole (à structure d'âge comparable). Ces disparités en matière de santé bucco-dentaire "peuvent être liées aux habitudes alimentaires ou à un moindre recours au dentiste", note la Drees.
Inégalités sociales, inégalités de santé
Les disparités en matière de santé déclarée peuvent être liées aux inégalités sociales entre les populations de ces territoires, avec notamment un taux de chômage en Outre-mer "deux à trois fois le niveau métropolitain en 2014", un niveau d'éducation et un niveau de vie "nettement inférieurs à ceux de la métropole, en particulier en Guyane".
"La prévalence plus élevée du diabète dans les DROM", et notamment chez les femmes, pourrait aussi contribuer à expliquer cette moins bonne santé perçue, souligne la Drees.
Les femmes dans les DROM sont aussi "plus souvent en surpoids ou en situation d’obésité que les femmes métropolitaines, ce qui peut entraîner une dégradation de l’état de santé". Des facteurs qui conduisent également à "une plus grande vulnérabilité" des femmes enceintes, "exposées à une mortalité infantile et maternelle plus élevée qu'en métropole". La Drees note enfin que "les inégalités femmes-hommes sont souvent plus marquées outre-mer et s’expliquent en partie par la plus forte proportion de mères à la tête de familles monoparentales".
avec AFP