Les internes algériens appellent au boycott de leurs examens
Les médecins "résidents" algériens – équivalent de nos internes – sont en grève depuis quatre mois, et appellent à un boycott de leurs examens de spécialisation.
"Nous appelons au boycott des examens", a annoncé lundi 12 mars le Dr Mohamed Taileb, membre du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra). En cause : l’obligation pour les internes algériens d’effectuer un "service civil" de un à quatre ans au terme de leurs études – dans des zones imposées – qui s’ajoute à un service militaire d’un an pour les hommes. En grève depuis près de quatre mois, les internes en réclament l’abrogation.
La possibilité d'une "année blanche"
Durant les revendications du Camra avec le gouvernement, le collectif avait demandé à ce que la session de rattrapage des internes, initialement prévue de mars à avril, soit repoussée. La plupart d’entre eux ont en effet déjà boycotté la première session de janvier. Ces examens du Diplôme d'études médicales supérieures (DEMS) sont censés valider le cursus de spécialisation des médecins en formation.
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Aujourd’hui, les internes évoquent la possibilité d'une "année blanche". En effet, si les quelque 2 000 médecins "résidents" n’assistent pas à leurs examens finaux, aucun d’entre eux ne sera diplômé. Le nombre d’internes devant passer les concours l’année suivant sera doublé, alors que nombre de places ouvertes restera le même, et que le nombre de formateurs est déjà extrêmement faible. Mais malgré cette situation de crise, "le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas voulu annuler le calendrier" des épreuves, a indiqué le Dr Mohamed Taileb.
On compte environ 13 000 médecins, dentistes et pharmaciens "résidents" en Algérie. Après avoir obtenu leur diplôme de formation générale au bout de sept ans, ils étudient une spécialisation pendant quatre ou cinq ans, au terme duquel ils passent leur dernier concours.