Les risques sanitaires du mal-logement dénoncés par la fondation Abbé Pierre

"Le mal-logement est un problème de santé publique", rappelle la fondation Abbé Pierre, au travers d'une campagne de sensibilisation débutée ce 23 novembre. Un représentant de la fondation sera l'invité du Magazine de la santé ce jeudi 26 novembre pour aborder la question des moyens de lutte contre ce fléau.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Les risques sanitaires du mal-logement dénoncés par la fondation Abbé Pierre

La fondation Abbé Pierre dénombre aujourd’hui en France 600.000 logements insalubres et 85.000 "habitats de fortune" (tentes, cabanes, caravanes). Près de 5 millions de ménages seraient en outre "en situation de précarité énergétique", c'est-à-dire ne disposant pas des moyens de se chauffer correctement. Or, un chauffage insuffisant, des infiltrations d'eau, une mauvaise ventilation, accroissent les problèmes d'humidité et le risque de développement de moisissures. Avec, pour conséquence, l'apparition ou l’aggravation de pathologies allergiques et respiratoires.


Entretien avec Manuel Domergue, directeur des études, Fondation Abbé Pierre

Par ailleurs, la vétusté des logements augmente le risque de contamination et d'intoxication au plomb. En effet, les peintures anciennes, présentes dans les immeubles construits avant 1949, recèlent en effet ce métal toxique. Mêmes recouvertes, elles s'effritent sous l'effet de l'humidité, et forment des écailles et des poussières facilement ingérables par les plus petits. Le risque est de développer un saturnisme : en passant dans le sang, le plomb atteint tout l'organisme et provoque, dans les cas les moins graves des troubles digestifs et une anémie. Dans les cas les plus sévères, il entraîne des retards mentaux ou psychomoteurs. Selon la Fondation Abbé Pierre, plus de 5.300 enfants seraient aujourd'hui atteints du saturnisme en France.

Autre fléau sanitaire lié au mal-logement : les intoxications au monoxyde de carbone. Ce gaz incolore, inodore, non irritant, fait chaque année de nombreuses victimes durant les mois d'hiver (première cause de mortalité accidentelle par gaz toxique en France). En cause le plus souvent : un défaut d'entretien des chaudières. A noter que des cas d'intoxication chronique sont couramment recensés. Celles-ci se traduisent par des maux de tête, des nausées, une confusion mentale. Elles peuvent entraîner, sur le long terme, des troubles cardiaques ou respiratoires. Il est impératif d'apprendre à prévenir et détecter de telles intoxications.


"Les bonbons", court-métrage de sensibilisation diffusé dans le cadre de la campagne Hiver 2015 de la fondation.