Le maire de Poissy demande aux médecins de limiter les arrêts de travail
Karl Olive, le maire de Poissy (Yvelines), a adressé un courrier aux généralistes de sa commune pour leur demander de limiter les arrêts de travail des agents municipaux. Une initiative qui suscite la colère des médecins.
Pour lutter contre l’absentéisme de certains agents municipaux, Karl Olive, maire (LR) de Poissy, sollicite les médecins. Dans un courrier adressé le 25 mars dernier aux généralistes de la ville [pdf], et publié aujourd’hui par Le Parisien, il explique : "Il en va de ma responsabilité de vous sensibiliser davantage à l’impact des arrêts de travail sur la collectivité (…) Je vous invite donc à faire preuve d’une vigilance accrue". Le maire entend ainsi traquer les arrêts de travail se complaisance qui, selon lui, coûtent très cher à la commune et désorganisent les services municipaux.
18 médecins généralistes en colère
Deux semaines après avoir proposé un plan de départs volontaires à ses employés municipaux, l’initiative du maire de Poissy fait polémique. 18 généralistes de la commune ont rédigé une réponse à Karl Olive pour leur faire part de leur incompréhension face à ce qu’ils dénoncent comme une ingérence. "Nous sommes des professionnels de santé indépendants et si l’arrêt de travail est dévolu au médecin c’est parce qu’au même titre qu’une prescription de médicament, d’une séance de kiné ou d’un transport sanitaire, cela relève de la responsabilité du médecin", explique Dr Christian Lehmann, médecin généraliste à Poissy.
Dans une lettre ouverte adressée au maire, 18 généralistes de la commune rappellent que l’Assurance maladie est déjà chargée de surveiller les prescriptions d’arrêts de travail. Stupéfaits par cette initiative, ils renvoient le maire à ses responsabilités. "Si je suis chef d’entreprise et que j’ai un problème d’arrêts de travail importants dans mon entreprise ou ma collectivité, la première chose que je fais c’est de me poser la question en interne avec les ressources humaines de ce qui ne va pas chez moi pour qu’il y ait autant d’arrêts de travail", s’insurge Dr Christian Lehmann.