Des infirmiers anesthésistes dans la rue contre le projet de loi de santé
Plusieurs centaines d'infirmiers anesthésistes en blouses bleues ont manifesté ce jeudi à Paris contre le projet de loi de santé, réclamant une meilleure reconnaissance de leur niveau d'études.
"Marisol nous ne sommes pas sous propofol" (un anesthésique), "on vous intube et on nous entube", pouvait-on lire sur les pancartes brandies dans le cortège rassemblé devant la gare Montparnasse, à Paris, qui devait rejoindre à la mi-journée le ministère de la Santé.
Les infirmiers-anesthésistes avaient obtenu en 2014 une revalorisation de leur diplôme. Tous les détenteurs d'un diplôme d'Etat ont pu voir la reconnaissance dans les statuts de leur niveau Master (bac+5), "mais cela ne se traduit pas sur la grille des salaires", déplore Laurent Monnet, infirmier anesthésiste diplômé d’État (IADE) au centre hospitalier d’Évreux.
"Le salaire d'un IADE en début de carrière, dans un établissement public, approche les 1.800 euros net et peut atteindre 2.800 en fin de carrière. Nous demandons au moins 700 euros de plus afin que notre revenu soit aligné sur celui des attachés d'administration hospitalière", explique Vincent Porteous, responsable CGT et infirmier anesthésiste à Lille.
"On nous a donné une prime de 120 euros en 2010 lors des grandes grèves pour nous calmer, mais ce n'est pas ce qu'on veut. Nous souhaitons une vraie reconnaissance", poursuit M. Porteous. Les manifestants déplorent également leur exclusion de "l'exercice en pratique avancée" inscrit dans le projet de loi de santé débattu ce même jour au Sénat.
Destiné "à répondre à l'évolution de la demande de soins", l'exercice en pratique avancée prévoit de regrouper des professionnels paramédicaux ayant obtenu un diplôme dans "une université habilitée", précise le projet de loi. Ces nouveaux professionnels qui bénéficieront "d'une grille salariale spécifique et avantageuse", selon le Syndicat national des infirmiers anesthésistes (Snia) pourront être amenés à prescrire des examens complémentaires, des renouvellements ou adaptations de prescriptions médicales, des activités de prévention et dépistages...