Tout savoir sur le métier d'infirmier anesthésiste
Les infirmiers anesthésistes sont aujourd’hui plus de 11 000 en France, mais la profession manque de personnels et de vocations. Zoom sur un métier indispensable au bon fonctionnement des blocs opératoires.
Il est 7h30 et dans un des blocs opératoires de l’hôpital Georges-Pompidou, Marie Schneider, infirmière anesthésiste, est déjà sur le pont.
"Je prépare l’ensemble du plateau avec les médicaments qui vont servir à faire l’anesthésie du patient. Il faut vérifier que tout soit fonctionnel, que tout soit présent par rapport à ce qu’on va avoir besoin durant la chirurgie", explique-t-elle.
Un métier technique et humain
Depuis trois ans, Marie est infirmière anesthésiste. Elle prépare la patiente à l’intervention avec le médecin anesthésiste-réanimateur. Grâce à différents outils de surveillance, elle va pouvoir s’assurer que l’opération se déroule bien.
Au-delà du côté technique du métier, Marie apprécie particulièrement l’aspect humain.
"La relation avec le patient est une relation privilégiée, car le patient nous confie sa vie, il s'en remet totalement à nous. Il faut savoir trouver les mots, l'apaiser, le mettre en confiance. Je lui explique tout ce qu'on fait avec des termes qui ne vont pas avoir une connotation « négative ». Dans son esprit, si on utilise des termes qui sont positifs, ça va l'aider à s'apaiser, à se détendre", raconte Marie Schneider.
Surveiller et réagir rapidement
Une fois la patiente endormie, l’opération va pouvoir débuter. Ici, le chirurgien va retirer des fragments d’os au niveau des vertèbres. Une intervention qui nécessite une coordination parfaite entre l’équipe d’anesthésie et le chirurgien.
Pendant l’intervention, Marie surveille les constantes de la patiente.
Une tâche qu’elle peut accomplir seule quand le médecin anesthésiste doit superviser un autre bloc opératoire.
"Une fois que le patient est installé et que la chirurgie peut débuter, on délègue complètement notre surveillance, et même toutes les thérapeutiques de l'anesthésie aux infirmières anesthésistes quand on n'est pas en salle", commente la docteure Margot Ouvrat, anesthésiste-réanimateur à l'hôpital Georges Pompidou.
Pour ce genre d’opération lourde, le chirurgien a besoin
que la patiente reste dans un état stable.
Si ses constantes se dégradent, Marie doit être capable de réagir rapidement.
Comment devenir infirmier anesthésiste ?
"J’anticipe et j’adapte, je viens sélectionner et monter la cible que je demande à la machine qui va administrer plus de médicaments contre la douleur ou plus de médicaments pour dormir", confie Marie Schneider.
Après deux heures, l’opération est terminée.
La patiente se réveille toujours avec Marie à ses côtés.
Pour devenir infirmier anesthésiste, il faut justifier de deux ans d'exercice en tant qu’infirmier puis réaliser une formation de deux ans en alternance.
En début de carrière, un infirmier anesthésiste gagne environ 2 200 euros bruts par mois.