Dérives sectaires : mieux sensibiliser les soignants
La Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a annoncé la signature de partenariats avec les ordres des médecins et des infirmiers pour mieux sensibiliser les professionnels de santé aux risques de dérives sectaires et améliorer la prise en charge des patients.
Le domaine de la santé concerne près de 40% des signalements reçus par la Miviludes et le nombre de ces dossiers a augmenté de près de 50% en trois ans.
La Miviludes a donc décidé de signer des conventions de partenariat avec l’Ordre national des médecins et l’Ordre national des infirmiers pour mieux sensibiliser les soignants à cette problématique. L’objectif global est d’améliorer "la qualité de la prise en charge médicale des patients, notamment lorsque ceux-ci s’interrogent sur un parcours de soins, à savoir le choix d’un thérapeute ou d’un traitement complémentaire".
En effet, certains groupes ou thérapeutes autoproclamés développent des méthodes empiriques de diagnostic, voire proposent des arrêts de traitements pouvant mettre en danger la santé des patients, dans le cadre de pratiques qui relèvent de l'exercice illégal de la médecine et de l'escroquerie. Les personnes âgées à partir de 80-85 ans y sont particulièrement exposées.
Le Centre de traitement contre les manipulations mentales (CCMM), l’une des principales associations françaises de lutte contre les phénomènes sectaires, considère en particulier les formations dans le domaine comportemental (coaching, gestion du stress, intelligence émotionnelle...) comme "une porte d'entrée pour les groupes sectaires", et avance le chiffre de 10% de ces formations qui seraient "sujettes à caution".