Jérôme Cahuzac embauché par l'hôpital de Cayenne
Après ses récents déboires judiciaires, Jérôme Cahuzac prend le large vers la Guyane. Ce n'est pas le bagne qui l'attend mais le remplacement d’un confrère pendant un mois.
Nouveau rebondissement dans l'affaire Cahuzac. Non, la justice n'a pas mis la main sur un second compte, aux îles Caïman. L'ancien ministre, en revanche, a trouvé un nouvel emploi : il va reprendre son activité médicale, dans un dispensaire au fin fond de la jungle guyanaise.
Un nouvel emploi pour Mr Cahuzac
L'ancien ministre renoue avec le monde de la santé. Le centre hospitalier Andrée Rosemon de Cayenne, en charge des centres de santé isolés en Guyane (appelés centres délocalisés de prévention et de soins), a déclaré avoir embauché Jérôme Cahuzac afin d’effectuer “un remplacement d’un mois en tant que contractuel“. L’ex-ministre, après une journée à bord d'une pirogue, a atteint Camopi, commune entre fleuve et forêt à la frontière du Brésil, qui regroupe une population majoritairement amérindienne.
Ces villages isolés ont un besoin criant en personnels pouvant leur prodiguer des soins. Agnès Drouhin, directrice du centre hospitalier interrogée par Franceinfo, précise : "l'hôpital a un besoin crucial de médecin. Il y avait une commune isolée où il n'y avait plus un seul médecin pendant le mois de juillet. Dès que j'ai un médecin régulièrement inscrit à l'Ordre qui fait acte de candidature et qui accepte d'aller en commune isolée, ce qui n'est pas un exercice facile, on prend ! Et s'il y en a d'autres, on fera pareil." Mr Cahuzac est donc le bienvenu.
Un aménagement de peine possible ?
Condamné en décembre 2016 à trois ans de prison ferme et cinq ans d’inéligibilité en première instance par le tribunal correctionnel, Jérôme Cahuzac avait fait appel. La décision de la Cour d’appel de Paris a été rendue le 15 mai dernier : quatre ans d’emprisonnement dont deux assortis du sursis simple. La peine d’inéligibilité de cinq ans, ainsi que l'amende de 300,000 euros, ont par ailleurs été confirmées par la Cour.
Il avait fait appel dans l’espoir d’échapper à un emprisonnement automatique. Le code de procédure pénale permet à toute personne condamnée à une peine d’emprisonnement ferme inférieure ou égale à deux ans de bénéficier d’un aménagement de peine, soit dès le prononcé de la peine (ab initio), soit après décision du juge d’application des peines.
Concernant l'affaire Cahuzac, les juges de la Cour d’appel n’avaient pas accordé d’aménagement de peine ab initio car ils avaient estimé que le prévenu n’apportait pas la preuve, à l’époque, de la reprise de ses activités.
Toujours est-il qu’en exerçant en tant que médecin généraliste, Jérôme Cahuzac pourra peut être profiter des aménagements de peine prévus dans la loi en cas de reprise d’une activité professionnelle.