Implants contraceptifs Essure : près de 70 patientes déposent plainte au pénal
La plainte vise des faits de blessures involontaires, de mise en danger et possiblement de tromperie aggravée.
En Europe, la commercialisation des implants Essure a cessé depuis 2017, mais leurs effets indésirables continuent d’être dénoncés. Le 19 avril, près de 70 patientes et leurs proches ont déposé une plainte pénale contre X auprès du pôle santé du tribunal de grande instance de Marseille. Cette plainte vise des faits de "blessures involontaires, mise en danger et, possiblement, tromperie aggravée".
"Des femmes implantées et explantées, donc mutilées"
L’innocuité de ces implants est contestée en raison d'effets indésirables parfois graves survenus après leur implantation (saignements, douleurs, forte fatigue, réaction allergique, dépression...). "On ne désigne personne à la vindicte, mais ces femmes qui ont été implantées et explantées, donc mutilées, cherchent des réponses", a déclaré à l'AFP l’avocat des plaignants, Me Stephen Duval.
"Pourquoi ont-elles perdu pour certaines, leur utérus, leurs trompes et même leurs ovaires ?", s’est-il demandé. Parmi les plaignantes, certaines se sont en effet fait poser six implants – alors que deux sont nécessaires – quand d'autres ont été implantées malgré leur allergie au nickel. Aussi Me Duval réclame-t-il l'ouverture d'une enquête pénale pour que "tout soit observé". Il dénonce notamment une "défaillance de toute la chaîne de prise en charge" jusqu’à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM), pourtant alertée par des patientes.
Un dispositif placé sous surveillance renforcée en 2015
La stérilisation (ou "contraception définitive") par l'implant Essure consiste à insérer un petit ressort métallique dans les trompes de Fallope, où il provoque une cicatrisation qui les obstrue. Depuis 2001, environ 1 million d'unités du dispositif médical Essure ont été vendues dans le monde, selon le laboratoire Bayer, qui le commercialise. Le dispositif avait été placé sous surveillance renforcée en 2015 par l'ANSM.
En 2017, Bayer avait stoppé la distribution d'Essure partout dans le monde, sauf aux Etats-Unis, "pour une raison commerciale". Le laboratoire est depuis visé par une action de groupe regroupant plusieurs centaines de patientes.