Pilule du lendemain : une contraception d'urgence
50 ans de la pilule - Utilisée après un accident de contraception, un préservatif qui se déchire ou en l'absence de contraception, la pilule du lendemain est commercialisée en France sans prescription médicale depuis 1999 et depuis 2002 pour les mineures. Environ 1,5 million de pilules du lendemain sont délivrées chaque année.
On l'appelle communément la pilule du lendemain. Cette contraception d'urgence sous forme de comprimés uniques vise à bloquer ou retarder l'ovulation après un rapport sexuel non protégé ou un accident de contraceptif. Il existe deux types de pilules du lendemain.
- Quand faut-il prendre la pilule du lendemain ?
Les conseils de Catherine Debelmas, pharmacienne :
"La pilule du lendemain la plus ancienne est la lévonorgestrel. Elle se prend le plus tôt possible après le rapport. L'idéal, c'est de la prendre dans les 12 heures qui suivent le rapport et au maximum 72 heures, donc trois jours, après le rapport. Au delà, on estime que l'efficacité est nulle. L'autre pilule du lendemain, l'ulipristal, peut être prise cinq jours après le rapport. Mais attention, il ne s'agit pas d'une efficacité à 100%."
La prise peut s'accompagner d'effets secondaires comme des maux de tête, des nausées, des vomissements ou encore des saignements.
- Combien coûte la pilule du lendemain ?
La pilule du lendemain la plus ancienne à base de lévonorgestrel coûte environ 4 euros. Celle à base d'ulipristal coûte près de 20 euros. Les deux sont disponibles en vente libre ou sur ordonnance. Elles sont en partie remboursées par l'Assurance maladie.
- Quid de la pilule du lendemain pour les mineures ?
Les conseils de Catherine Debelmas, pharmacienne :
"La délivrance pour les mineures se fait de façon anonyme et gratuite. Mais il est tout de même important d'avoir une discussion. Il faut tout de suite essayer de voir, mineure ou pas, si la personne maîtrise ou pas sa contraception car il existe plusieurs cas de figure : soit la personne a eu un accident de contraception, soit elle n'en a pas du tout. Si elle n'a pas du tout de contraception, surtout pour les mineures, il faut les orienter vers un centre de planning familial pour qu'elles soient prises en charge."
La pilule du lendemain peut aussi être délivrée dans les infirmeries scolaires au collège et au lycée.
- La pilule du lendemain est-elle un moyen de contraception ?
L'avis du Pr Geneviève Plu-Bureau, gynécologue :
"La pilule du lendemain ne doit pas être considérée comme un moyen de contraception parce qu'elle n'est pas assez efficace. Et utilisée plusieurs fois dans le cycle, on ne connaît pas son impact à long terme."
La prise régulière de la pilule du lendemain peut engendrer des troubles du cycle.
- Existe-t-il d'autres contraceptions d'urgence ?
L'avis du Pr Geneviève Plu-Bureau, gynécologue :
"Plus on est à distance du rapport non protégé, plus il faut utiliser les contraceptions d'urgence les plus efficaces. Il s'agit du dispositif intra-utérin au cuivre. Il faudrait que l'utilisation du dispositif intra-utérin au cuivre se développe. Malheureusement il est peu connu et il est parfois difficile d'avoir accès à un médecin qui le pose dans l'urgence."
Cette pose en urgence d'un dispositif intra-utérin au cuivre (stérilet) peut se faire jusqu'à cinq voire sept jours après le rapport sexuel au planning familial ou à l'hôpital dans des unités de gynécologie médicale.