IVG : prescrire une pilule abortive à distance est sans risque, selon une étude
Une étude américaine montre que seuls 0,2 % des IVG entraînent des effets secondaires graves lorsque la pilule abortive a été prescrite à distance.
Le mifépristone, l'une des principales pilules abortives, peut sans risque particulier être prescrit à distance, selon une étude réalisée aux Etats-Unis et publiée jeudi 15 février, dans un contexte où la Cour suprême pourrait prochainement limiter l'usage de ce traitement.
Chez les femmes qui ont pris du mifépristone prescrit à distance, notamment en ligne, seuls 0,2 % des avortements se sont soldés par des effets secondaires graves, conclut l'étude publiée dans Nature Medicine, à partir de données réunies sur plus de 6 000 cas dans une vingtaine d'Etats américains.
Les risques sont identiques
Ce niveau de risque est le même que pour les avortements médicamentaux réalisés après une remise en main propre de cette pilule. Le sujet est d'actualité aux Etats-Unis car la Cour suprême doit se prononcer, d'ici à quelques mois, sur les règles de prescription du mifépristone, notamment sur la possibilité de pouvoir en demander à distance.
Or il apparaît largement possible que la Cour décide de restrictions plus strictes, après avoir déjà décidé en 2022 que le droit à l'avortement ne s'imposait pas au niveau fédéral, une décision qui a ouvert la voie à une interdiction pure et simple dans une dizaine d'Etats.
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Le Covid à l'origine de la prescription à distance
Le mifépristone est, avec le misopristol, la principale molécule utilisée pour provoquer des avortements par voie médicamenteuse. Aux Etats-Unis, il ne peut normalement être prescrit qu'en personne, mais la FDA, l'autorité sanitaire du pays, avait autorisé à le faire à distance à la suite de la crise du Covid.
Les auteurs de l'étude publiée dans Nature Medicine ont donc étudié les avortements réalisés dans ce cadre, pour conclure à l'absence de risque particulier.
Quelle décision prendra la Cour suprême ?
Si la Cour suprême, saisie sur ce dossier par des activistes anti-avortement, se prononçait contre les prescriptions à distance, cela aurait donc comme seul effet "de restreindre l'accès à un service essentiel de santé", sans aucun bénéfice médical, a jugé la principale auteure de l'étude, Ushma Upadhyay.
L'étude a d'ores et déjà été remise à la Cour suprême qui doit commencer fin mars ses audiences sur le sujet.