Le Parlement s’apprête à inscrire l’IVG dans la Constitution

Le Parlement se réunit ce lundi 4 mars en Congrès au Château de Versailles pour faire de la France le premier pays au monde à inscrire explicitement dans sa Constitution le droit à l'avortement, en recul dans nombre de pays.

Alexis Llanos avec AFP
Rédigé le , mis à jour le
Contraception, IVG, avortement : on fait le point
Contraception, IVG, avortement : on fait le point  —  Allo Docteurs - Newen Digital

Moment historique pour les droits des femmes : ce lundi 4 mars, à 18h30, les 925 parlementaires du pays, sénateurs et députés, se réuniront afin d’inscrire le droit à l'interruption volontaire de grossesse (IVG) dans le texte de la Constitution. Le vote aura lieu au Château de Versailles. Le vote se déroule à seulement quatre jours du 8 mars, journée internationale des droits des femmes, et coïncide avec le cinquantième anniversaire du vote de la loi Veil ayant légalisé l'avortement en France en 1974.  

La fin d’une longue bataille

"La loi détermine les conditions dans lesquelles s'exerce la liberté garantie à la femme d'avoir recours à une interruption volontaire de grossesse". Introduite à l'article 34, la phrase fera de la France une pionnière, à rebours de plusieurs pays où le droit à l'avortement recule comme aux États-Unis ou en Europe de l'Est.

Ce vote viendra parachever une longue bataille politique initiée par la gauche, portée par les associations féministes et finalement embrassée par le gouvernement après plusieurs initiatives parlementaires.

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Une décision soutenue par 80 % des Français

Une majorité des trois cinquièmes des suffrages exprimés est requise pour approuver cette révision constitutionnelle, la première depuis 2008. Elle devrait être atteinte sans difficulté, après les votes massifs de l'Assemblée (493 députés contre 30) et du Sénat (267 voix contre 50) en sa faveur.

Soutenue par plus de 80 % des Français selon divers sondages, la constitutionnalisation de l'IVG s'est progressivement imposée dans le paysage politique. "Il n'y a pas de suspense, mais le moment est crucial", a résumé lundi sur France 2 Yaël Braun-Pivet, la présidente de l'Assemblée nationale, première femme à présider un Congrès, évoquant "un moment important pour les femmes du monde entier".

"Nous avons montré que nous étions plus forts qu’eux"

Le vote du Sénat, longtemps considéré comme le principal verrou à ce projet, a notamment été frappant, avec un écart de voix inattendu dans un hémicycle encore très circonspect il y a un an. Opposés à la réforme, les trois hommes forts de la Haute assemblée - le président Gérard Larcher (Les Républicains) et les chefs de file LR et centriste Bruno Retailleau et Hervé Marseille - ont ainsi été désavoués dans leurs rangs.

"Nous avons montré que nous étions plus forts qu'eux", a savouré l'écologiste Mélanie Vogel, en première ligne sur cette réforme au Sénat. Alors que les opposants à l'IVG ont annoncé une mobilisation à Versailles dans l'après-midi, les partisans de la réforme se sont donné rendez-vous au Trocadéro à Paris où une retransmission du vote sur écran géant est organisée à l'initiative de la mairie et de la Fondation des femmes. 

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