Un patient hospitalisé sur 18 est touché par une infection nosocomiale
Une enquête nationale révèle qu'un patient sur 18 contracte au moins une infection nosocomiale, une proportion qui a augmenté depuis 2017, surtout si l'on inclut les Covid nosocomiaux.
Pour la première fois depuis 20 ans, la proportion de patients infectés à l'hôpital a nettement augmenté. Entre 2017 et 2022, Santé publique France enregistre une hausse de 14,7 %, selon son enquête menée auprès de 1.155 établissements de santé et plus de 150.000 patients inclus.
Auparavant, cette même enquête avait montré une stagnation entre 2012 et 2017 et une baisse régulière entre 2001 et 2012.
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Le Covid en cause
L'épidémie de Covid a clairement pesé : "Les infections à SARS-CoV-2 (Covid-19) nosocomiales représentaient la moitié de cette augmentation", souligne Santé publique France. Si l'on exclut ces Covid nosocomiaux, la proportion de patients infectés en 2022 reste en hausse (+7,5 %) mais "de manière non significative" par rapport à la tendance 2017.
L'agence souligne notamment que "les patients hospitalisés en 2022 présentaient des risques accrus de complication infectieuse", comparé à 2017, en raison de profils plus vulnérables ou de l'usage de dispositifs de soin invasifs.
Globalement, les infections nosocomiales restent davantage constatées dans les services de réanimation (près d'un patient infecté sur quatre), qui soignent des patients plus vulnérables et exposés à des dispositifs invasifs (cathéter, assistance respiratoire, sonde urinaire) augmentant les risques.
Plus de traitements par antibiotiques
Quatre bactéries sont responsables de près de la moitié des infections nosocomiales à l'hôpital, dont Escherichia coli et le staphylocoque doré, comme en 2017. Autre enseignement de l'enquête : environ un patient hospitalisé sur six reçoit un traitement antibiotique, une proportion en hausse de 7,5 % par rapport à 2017.
"Ces résultats incitent à poursuivre les actions de prévention des infections associées aux soins en les ciblant sur les infections les plus fréquentes (infections urinaires, pneumonies, infections du site opératoire, bactériémies), ainsi qu'à renforcer les actions pour le bon usage des antibiotiques", selon l'agence sanitaire. Les autorités sanitaires estiment à près de 4.200 le nombre de décès liés à des infections nosocomiales chaque année.