VIH : des chercheurs ont identifié un nouveau variant plus virulent aux Pays-Bas
Plus virulent et plus transmissible, ce nouveau variant du VIH, nommé "VB" comporterait plus de 500 mutations. Pour les chercheurs à l'origine de cette découverte "il n'y a pas de raison de s'alarmer".
Ce sont les chercheurs en épidémiologie de l'Université d'Oxford qui ont fait la découverte de ce nouveau variant du VIH.
Pour le moment, "il n'y a pas de raison de s'alarmer" a assuré à l'Agence France Presse Chris Wymant, auteur principal de cette étude, publiée jeudi dans la revue Science. En effet, ce variant répond aux traitements existants, et est en déclin depuis 2010.
Cette révélation pourrait aider à mieux comprendre comment le virus du VIH, à l'origine de la maladie du sida, attaque les cellules des malades.
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109 personnes infectées
"Trouver un nouveau variant est normal, mais trouver un nouveau variant avec des propriétés inhabituelles ne l'est pas. D'autant moins avec une virulence accrue", précise Chris Wymant.
Chaque personne infectée par le VIH est porteuse d'une version légèrement différente du virus. Mais ce qui surprend les chercheurs avec la découverte de ce nouveau variant c'est qu'il comporte 500 mutations.
La première personne identifiée avec ce variant a été diagnostiquée en 1992, et la dernière en 2014. Au total, les chercheurs ont trouvé 109 personnes infectées, dont seulement quatre en dehors des Pays-Bas (en Belgique et en Suisse).
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Un variant plus virulent et plus transmissible
Pour connaître la progression de la maladie, on mesure généralement le taux de lymphocytes T-CD4 dans le sang. Ces cellules, qui font partie du système immunitaire, sont la cible du virus.
Les chercheurs sont arrivés à la conclusion suivante : sans traitement, le seuil dangereux de 350 lymphocytes T-CD4 par microlitre de sang (un seuil très bas) serait atteint en 9 mois seulement avec ce variant, contre 3 ans pour les autres patients. La charge virale (quantité de virus dans le sang) des personnes infectées était également significativement plus élevée.
En plus de sa virulence, les chercheurs ont par ailleurs montré qu'il était hautement transmissible.
Importance des dépistages précoces
Si ce variant répond bien aux traitements, encore faut-il que le virus soit détecté à temps. "Nos résultats soulignent l'importance (...) d'un accès régulier à des tests pour les personnes à risque de contracter le VIH, afin de permettre un diagnostic tôt, suivi d'un traitement initié immédiatement après", a souligné dans un communiqué l'épidémiologiste Christophe Fraser, co-auteur de l'étude.
Les chercheurs n'ont pas pu expliquer quelles mutations précises du variant VB provoquaient sa haute virulence, ni par quel mécanisme. Ils espèrent que des études futures pourront le faire.
"Il s'agit d'un avertissement, nous ne devrions jamais être trop présomptueux et présupposer qu'un virus va évoluer pour devenir plus bénin", a enfin souligné Chris Wymant. Une conclusion qui intéressera dans le cadre de débats actuels autour du Covid-19.