4 questions sur le reflux gastro-oesophagien
Les remontées acides et les brûlures de l'estomac ne sont pas réservées aux seniors ! Les jeunes adultes aussi peuvent souffrir d'un reflux gastro-oesophagien. Quels sont leurs facteurs de risque ? Comment traiter les brûlures d'estomac et les remontées acides ?
30% des Français souffriraient d'un RGO occasionnellement, une fois par mois. 5 à 10% ont des symptômes toutes les semaines.
Quels sont les symptômes du RGO ?
Deux symptômes sont particulièrement évocateurs. Les sensations de brûlures remontant le long de l'œsophage, sont appelées pyrosis. Elles surviennent souvent après les repas. Elles sont favorisées par la position penchée en avant ou allongée.
Les remontées acides dans l'œsophage sont aussi fréquentes et très évocatrices d'un reflux.
D'autres signes sont plus atypiques : une toux chronique inexpliquée, des douleurs de l'estomac ou du thorax, des manifestations ORL comme une laryngite ou pharyngite, ou encore une sensation de corps étranger dans la gorge. Penser au reflux quand le diagnostic traîne est indispensable.
Quels sont les facteurs de risque chez les jeunes ?
Un sphincter moins tonique laisse passer le liquide acide de l'estomac dans l'oesophage. C'est le cas chez les personnes de plus de 50 ans,. Mais chez les jeunes adultes, d'autres facteurs de risque entrent en jeu.
Certaines habitudes alimentaires augmentent la production d'acide. La consommation d'aliments gras, de boissons gazeuses et de café, d'alcool, le tabagisme sont des facteurs de risques.
Les postures allongées, avachies, penchées en avant ou durant l'effort physique, sont également connues pour favoriser la survenue des symptômes.
Le stress aggrave lui aussi la sévérité des symptômes du RGO.
Toute prise de poids, tout en gardant un poids normal, augmente de façon importante le risque de RGO. L'obésité et le surpoids exercent une pression sur l'abdomen, favorisant la survenue du RGO. Le mécanisme est le même chez les femmes enceintes.
Autre facteur, certaines affections, comme l'asthme, augmentent aussi la fréquence du RGO.
La prise de médicaments, notamment anti-histaminique, l'aspirine, l'AINS par exemple, favorise le RGO. Dans certains cas, plus rares, la génétique pourrait intervenir.
Comment traiter le RGO ?
La prise en charge passe par les médicaments et l'amélioration de l'hygiène de vie.
Si les symptômes sont ponctuels, on peut utiliser des pansements gastriques. Ils ont une action immédiate mais souvent de courte durée.
Ils
peuvent être associés à des anti-acides, des comprimés à prendre au moment des troubles ou en cas de
facteur favorisant, comme un repas copieux. Ils sont disponibles en vente
libre, sur les conseils du pharmacien.
Attention, 2 heures d'écart entre les prises sont nécessaires, les pansements réduisent l'absorption des médicaments.
Le traitement de référence du RGO repose sur les "inhibiteurs de la pompe à protons" ou IPP, du type esoméprazole. Ils sont recommandés dès que les symptômes sont quotidiens, ou si le traitement ci-dessus est insuffisant.
Ils mettent 2 à 3 jours à agir et sont souvent associés aux pansements alginates.
Ce traitement est prescrit durant au moins 1 mois. Les IPP sont disponibles en auto-médication dans des formats plus petits. Prudence, il est déconseillé de les prendre durant plus de 2 semaines, sans avis médical.
Quels conseils pour éviter les RGO ?
Evitez les repas trop gras, trop copieux et/ou alcoolisés, notamment le soir. Ne vous allongez pas dans les 2 à 3 heures suivant un repas. Identifiez les postures qui déclenchent les symptômes afin de les supprimer. Perdez du poids si vous en avez pris récemment ou si vous êtes en surpoids.
Surélevez la tête de votre lit de 15 à 20 cm, ou placez un coussin sous votre oreille pour avoir le buste plus droit.
Dernier conseil de bon sens : identifiez les aliments qui provoquent les symptômes, qui varient selon les personnes. Et retirez-les de vos menus ou a minima, limitez-les !
Sources :
· Société nationale française de gastro-entérologie
· Vidal
· Manuel Merck