Articulations : vivre avec une prothèse
Les prothèses ont pour but de remplacer des articulations usées et parfois très douloureuses. On peut équiper le genou, le coude, le poignet, ou encore la cheville... Mais la plus fréquente reste la prothèse de hanche, plus de cinq millions de Français vivent avec. Quand doit-on poser une prothèse ? Combien de temps dure la rééducation ? Peut-on continuer à avoir une vie normale avec une prothèse ?
Une articulation est la rencontre d'au moins deux surfaces osseuses. Notre squelette en comporte 400, dont certaines sont mobiles : la cheville, le genou, le bassin, le poignet, le coude et la colonne vertébrale. Elles sont toutes maintenues par des ligaments ainsi que par les tendons des muscles. La contraction des muscles permet de tirer sur l'articulation pour créer un mouvement.
Prothèses articulaires : les principales indications
Ces mouvements sont normalement facilités par la présence de la membrane qui entoure les articulations. Elle produit un lubrifiant qui aide les surfaces articulaires recouvertes de cartilage à glisser les unes sur les autres sans provoquer de frottements douloureux.
L'une des principales indications pour mettre en place une prothèse articulaire, est l'usure du cartilage. Comme dans les cas d'arthrose, cette protection se dégrade, l'os n'est plus recouvert, il s'use à son tour et peut même nécroser. Chaque mouvement articulaire devient alors extrêmement douloureux et la personne n'arrive plus à se déplacer. La mise en place d'une prothèse permet alors de rétablir un mouvement articulaire normal.
Autre indication : les fractures. Chez certaines personnes, l'os ne peut se reconsolider de lui-même. La prothèse peut donc être une solution.
Les différents types de prothèses articulaires
- La prothèse de hanche
La prothèse de hanche est la star incontestée des prothèses. On en pose plus de 120.000 chaque année en France. C'est d'ailleurs la première à avoir vu le jour à la fin du 19ème siècle. La prothèse de hanche était alors en ivoire, depuis, des dizaines de matériaux ont été testés. Aujourd'hui, les prothèses de hanche peuvent être en titane, en chrome, en céramique ou en polyéthylène. Véritable bijou de technologie, il en existe pas moins de 750 modèles différents.
- La prothèse de genou
Surtout proposée lorsque les douleurs causées par l'arthrose deviennent trop intenses, la prothèse de genou concerne chaque année plus de 40.000 patients. Avec une rééducation efficace, il est possible de remarcher avec des béquilles deux jours après l'opération, mais il faut attendre au moins deux mois avant de pouvoir marcher sans aucune aide.
- La prothèse d'épaule
Très perfectionnée, la prothèse d'épaule compte plus d'une dizaine de pièces. Elle est utilisée pour soulager les douleurs, améliorer la mobilité et la force de l'épaule en cas de lésion sévère. La récupération est assez longue, il faut attendre au moins six mois avant de pouvoir juger du résultat.
- La prothèse de coude
Avec moins de 400 interventions par an, les prothèses de coude restent rares et compliquées à mettre en place. Les prothèses de coude concernent surtout les personnes âgées dont le coude est fracturé ou celles qui souffrent de polyarthrite rhumatoïde.
De nombreux progrès ont déjà été réalisés pour allonger la durée de vie des prothèses. Le nouveau défi des chercheurs consiste à mettre au point une substance capable de régénérer le cartilage. Si cette piste aboutissait, on pourrait même imaginer se passer définitivement des prothèses articulaires.
Prothèses : après l'opération, la rééducation
Quelle que soit sa localisation, la mise en place d'une prothèse nécessite une rééducation plus ou moins longue. Le but de la rééducation est de reprendre confiance lors des mouvements et surtout de se remuscler.
Repérer et diagnostiquer les infections sur prothèse
Un accident domestique, une chute, une infection ou tout simplement l'usure... Les prothèses peuvent nécessiter des interventions plusieurs années après leur pose. Mais avant de prévoir toute opération, il faut établir un diagnostic grâce à un examen radiologique et vérifier qu'il n'y ait pas d'infection.
Pour confirmer la présence d'infection, une ponction du liquide articulaire est effectuée. Les échantillons prélevés sont ensuite envoyés au laboratoire pour analyses.
Quand la prothèse doit être changée
Usure, descellement, blocage... Ces situations amènent souvent les patients à se faire réopérer. L'autre cas de figure, assez fréquent, est celui de l'infection. Un germe peut contaminer la prothèse de hanche ou de genou et il faut alors agir vite pour traiter le patient. Dans ce cas, il faut nettoyer l'articulation et remplacer entièrement le dispositif.