Avis favorable pour les autotests de dépistage du sida en France
Le Conseil national du sida (CNS) vient de se prononcer en faveur des autotests de dépistage du sida. Ceux-ci permettent à une personne ayant des doutes de pratiquer elle-même un test pour savoir si elle est infectée par le VIH.
Ces tests à faire chez soi, qui pourraient être en "vente libre" en pharmacie ou sur Internet, permettent à partir d'un simple échantillon de salive ou de sang de donner un résultat rapide sur la présence d'anticorps spécifiques produits en cas d'infection par le virus du sida, le VIH.
Le test salivaire (Oraquick®) est disponible aux Etats-Unis depuis juillet 2012. Les tests sanguins de dépistage "rapide" du sida, ou TROD (pour "tests rapides d'orientation et de diagnostic") sont utilisés en France depuis deux ans par les associations, hors cadre hospitalier. Les TROD permettent d'apporter une réponse en 30 minutes (contre plusieurs jours pour un test classique).
Le CNS estime que ces tests, qui sont fondés "sur une démarche volontaire", peuvent "renforcer l'autonomie des personnes dans leur démarche de santé, en particulier dans leur propre intérêt et au titre de l'intérêt collectif qui exige le renforcement du dépistage". Ces autotests pourraient ainsi être proposés directement aux populations à risque, avec des notices claires d'utilisation du test et de promotion du dépistage.
Dans cet avis rendu à la demande de la ministre de la Santé, Marisol Touraine, le CNS juge toutefois que ces tests "doivent constituer un dispositif additionnel et complémentaire de l'offre existante de dépistage de l'infection à VIH" et qu'ils "ne peuvent se substituer à l'offre existante car ils proposent un résultat qui doit être confirmé par un test biologique conventionnel". Cet organisme consultatif avait à deux reprises exprimé des réserves sur ces autotests, en 1998 et 2004, mais depuis, selon l'organisme, la fiabilité de cet outil s'est améliorée.
L'introduction des autotests permettrait de découvrir 4.000 séropositivités et d'éviter 400 nouvelles infections par an en France, selon le CNS qui s'appuie sur des projections effectuées pour les Etats-Unis par l'autorité sanitaire de ce pays.
L'une des principales associations de lutte contre le sida en France, Aides, a salué cet avis positif et s'est elle-même positionnée pour l'introduction de cet outil "supplémentaire", "en complément de l'offre de dépistage qui s'organise actuellement", pour aider à mettre fin à l'épidémie.
Selon les chiffres de l'Institut national de Veille Sanitaire (InVS), 6.100 personnes ont découvert leur séropositivité en France en 2011 et on estime que 30.000 à 40.000 personnes vivent avec le VIH sans le savoir.
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