Quatre femmes contaminées par le VIH après un soin du visage dans un spa
Plusieurs cas de transmission de VIH par injections ont eu lieu aux États-Unis, confirment les autorités sanitaires. Les victimes avaient toutes reçu un soin du visage appelé "vampire lift".
Quatre femmes ont été contaminées par le virus du SIDA, suite à des soins du visage pratiqués dans un spa. C'est ce que confirme un rapport publié le jeudi 25 avril par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), la principale agence de santé publique des États-Unis.
Les faits ont eu lieu en 2018 dans un établissement situé à Albuquerque, une ville de l’État du Nouveau-Mexique. La gérante du spa proposait régulièrement à ses clientes un soin appelé "vampire lift". Il s’agit des premiers cas connus de transmission de VIH par injection dans un contexte de soins cosmétiques.
Qu’est-ce que le vampire lift ?
Le "vampire lift" est un traitement du visage qui consiste à réaliser des injections de son propre plasma riche en plaquettes (PRP). Il nécessite d'abord un prélèvement de sang dans une autre région du corps puis se poursuit par une injection dans le visage. L'objectif de ce soin supposé rajeunissant est de régénérer la peau et d'atténuer les marques de l’âge. Son efficacité n'a jamais été démontrée.
En temps normal, cette pratique très appréciée des stars américaines est réalisée par un ou une médecin esthétique, dans un environnement stérile et contrôlé. Mais l’enquête des CDC a montré que Maria Ramos de Ruiz, la gérante du salon de spa qui avait 62 ans au moment des faits, proposait régulièrement ce soin de manière illégale et non encadrée.
Plus de 59 victimes potentielles
Une première femme a été testée positive au VIH au cours de l’été 2018 après avoir reçu ce soin. Au bout de cinq années d’enquête, quatre autres victimes confirmées ont été découvertes : trois femmes ont également reçu un diagnostic positif au VIH, tandis qu’un homme a contracté l’infection en ayant des relations sexuelles avec l’une d’elle, sans jamais avoir reçu de soins dans l’établissement en question.
Au total, 59 clients du spa auraient été exposés au VIH, selon les enquêteurs des CDC et le ministère de la Santé du Nouveau-Mexique (NMDOH). Parmi eux, 20 personnes avaient réalisé un vampire lift. Le nombre de victimes potentielles est probablement beaucoup plus important, met en garde les CDC.
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L’établissement fermé en 2018 par les CDC
Pendant son enquête, les CDC a découvert des seringues et des tubes de sang non étiquetés, des aiguilles non emballées éparpillées dans le salon ainsi que des produits conservés au frigo à côtés d'aliments. Ces manquements à l’hygiène, notamment la réutilisation de flacons et de seringues, auraient été la cause des contaminations au VIH.
Maria Ramos de Ruiz a fermé les portes de son salon un peu après le début de l’enquête, en fin 2018. En juin 2022, elle a plaidé coupable "d'exercice de la médecine sans permis" et a été condamnée à trois ans et demi de prison.
Comment se transmet le VIH ?
Le VIH se transmet "par les liquides corporels d'une personne infectée, y compris le sang, le lait maternel, le sperme et les sécrétions vaginales" rappelle l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
“La transmission du VIH via des pratiques d'injection non stériles constitue un risque connu” rappellent les enquêteurs des CDC. Ils précisent cependant qu’il “est important de déterminer de nouvelles voies de transmission du VIH chez les personnes ne présentant aucun facteur de risque connu”.