Déserts médicaux : 4.600 euros/mois garantis pour les jeunes médecins
Bien que la France compte aujourd'hui 216 000 médecins - soit deux fois plus qu'il y a trente ans -, de nombreuses campagnes et zones périurbaines connaissent une pénurie de médecins. Pour lutter contre ces déserts médicaux, la ministre de la Santé veut garantir un salaire minimum aux jeunes médecins qui s'installeront sur ces territoires à la fin de leur internat.
Entretien avec le Dr Jean-Paul Hamon, généraliste et président de la Fédération des Médecins de France (FMF)
4 600 euros bruts par mois, ce sera le salaire minimum des jeunes médecins généralistes qui iront s'installer dans les déserts médicaux. La ministre de la Santé Marisol Touraine a indiqué, hier, vouloir leur garantir un revenu minimum de 55.000 euros par an. S'ils n'y parviennent pas, la différence leur sera versée sur des fonds publics, "ce qui leur permet d'avoir une forme d'assurance", souligne la ministre. Un accompagnement financier qui durera deux ans.
Des postes de praticiens territoriaux de médecine générale vont être mis en place dans les campagnes ou zones périurbaines sous-dotées en médecins. "Il n'y aura pas de mesures autoritaires, mais des incitations", précise la ministre. "A nous de faire en sorte qu'ils aillent à des endroits où ils sont attendus par la population avec une particulière impatience".
Le financement de ces médecins est prévu dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Il permettra à 200 jeunes médecins de s'installer dans ces territoires sensibles et isolés. La ministre doit détailler son plan de lutte contre les déserts médicaux dans le courant du mois de décembre 2012.
Suite à cette annonce du gouvernement visant à allouer aux jeunes médecins qui iront s'installer dans les déserts médicaux un salaire minimum, le président du premier syndicat de généralistes MG France, Claude Leicher, a estimé qu'il s'agissait d'une mesure "nettement insuffisante". "Les conditions d'exercice et les conditions de vie" restant selon lui le principal frein à l'installation des jeunes médecins dans ces régions.
"Aujourd'hui, (...) ce sont les conditions d'exercice du métier qui sont devenues tellement difficiles que les jeunes médecins hésitent énormément avant de s'installer", a fait valoir M. Leicher.
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