Cabines de téléconsultation, mode d'emploi
Les cabines de téléconsultation s'implantent sur tout le territoire. Mais à qui s’adressent-elles ? Comment fonctionnent-elles ? On vous explique.
Elles seront bientôt présentes dans 300 gares SNCF à travers la France. Les cabines de téléconsultation fleurissent sur l'ensemble du territoire avec un seul but : lutter contre les déserts médicaux. C'est le cas dans certaines mairies, comme dans celle de Courdimanche (Val d'Oise) où une cabine de télémédecine est installée depuis septembre 2023.
Sa promesse : une consultation à distance, en moins de 15 minutes avec un généraliste ou sur rendez-vous avec un spécialiste.
Tension, oxymètre, examen dermato...
Mais comment fonctionnent ces cabines ? "L’utilisation est assez simple, on vient avec sa carte vitale, sa mutuelle, potentiellement sa carte bleue et on va procéder à un enregistrement" décrit Steeve de Matos, directeur national des relations avec les collectivités pour le groupe Tessan.
"On a ici un tensiomètre, un oxymètre de pouls, un thermomètre, un stéthoscope, un dermatoscope, qui va permettre d’avoir une analyse des lésions cutanées, et pourquoi pas un examen psoriasis", liste-t-il.
"Comme on a des spécialistes, notamment des dermatologues, cela va permettre d’avoir un rendez-vous avec un spécialiste, toujours en utilisant des dispositifs connectés", poursuit-il.
La cabine, accessible dans cette mairie du mardi au samedi en matinée, a déjà accueilli une cinquantaine de patients.
Une quinzaine de minutes d'attente
"J’ai consulté, car j'étais malade, que je n'avais pas de rendez-vous avec mon médecin." raconte Aurélia, une des patientes."Je savais que cette cabine était là, c'était pratique pour moi, j'ai attendu une quinzaine de minutes entre le moment où je me suis rendue à la cabine et le moment où j'ai vu le médecin qui m’a fait mon rendez-vous, comme si j’étais dans son cabinet avec les outils. C'était un peu impressionnant, mais au final ça s'est très bien passé", témoigne-t-elle.
Si la commune de 7 000 habitants a décidé de se doter d’une cabine de téléconsultation, c’est qu’elle n’a plus de généraliste, à temps plein depuis cet été. Le coût de l’équipement est de 40 000 euros pour cinq ans. "Je pense que l'investissement valait le coup, puisque c'était la seule chose qu'on pouvait offrir dans un temps court. Nous n'attendons pas de rendement financier. Ce que nous attendions, c'est qu'elles puissent être mises en route rapidement et que nos habitants puissent s'en servir", précise Sophie Matharan, la maire de Courdimanche.
Un risque pour les patients ?
Après les mairies et les pharmacies, la SNCF et les grandes surfaces s’intéressent à leur tour au dispositif. Un engouement, qui inquiète le Conseil National de l’Ordre des Médecins.
"Le risque est pour les patients, de leur laisser croire que de consommer n'importe où, n'importe comment, dans n'importe quelles conditions un avis médical sur un symptôme, une angoisse, une anxiété ou une consommation diverse et variée, c'est la solution pour leur santé", s'irrite le Pr Stéphane Oustric, délégué général aux données de santé et au numérique au Conseil National de l'Ordre des Médecins (CNOM).
Les téléconsultations ne représentent actuellement que 4 % des rendez-vous médicaux. Mais avec six millions de Français sans médecin traitant, leur nombre pourrait augmenter.