Pénurie de dermatologues : l'intelligence artificielle à la rescousse
Le meilleur moyen de prévenir le mélanome est de se rendre régulièrement chez le dermatologue pour montrer ses grains de beauté et vérifier leur évolution. Mais il n’est pas toujours facile d’obtenir des rendez-vous rapides. Des starts-up misent sur l'intelligence artificielle pour palier le manque de spécialistes.
Ce patient a des grains de beauté sur tout le corps. Une fois par an, il se rend chez sa dermatologue pour vérifier leur évolution.
Le médecin examine l’ensemble de la peau, y compris les parties intimes et le cuir chevelu. Pour cela, la spécialiste utilise un dermatoscope, une loupe qui permet un grossissement de 10 à 30 fois. Cet examen peut être long et parfois fastidieux.
Plusieurs starts-up spécialisées dans l’intelligence artificielle (IE) travaillent sur le sujet afin d’améliorer le dépistage.
Un robot pour dépister le cancer de la peau
Depuis 2 ans, Ali Khachlouf et Tanguy Serrat, tous deux ingénieurs, développent un outil pour aider au dépistage des cancers de la peau. Leur start-up, Square Mind, est financée en partie par la Commission européenne, elle travaille en collaboration avec des spécialistes en France et aux Etats-Unis.
"C’est le premier scanner qui permet de scanner toute la peau du corps d’un patient de manière autonome, simple et rapide. Le robot s’active et vient naviguer autour du corps du patient, collecter des milliers d’images à très fort grossissement de sa peau qu'on vient fusionner en temps réel dans la machine. On les transmet ensuite au médecin avec toutes les analyses qui permettent d’assister au mieux son diagnostic", explique Tanguy Serrat.
Un gain de temps
À la différence du dermatoscope, ce dispositif permet de réaliser une cartographie de l’ensemble de la peau. L’intelligence artificielle devrait permettre de mesurer plus facilement et plus rapidement l’évolution des lésions.
"Les dermatologues ont accueilli la solution de façon très enthousiaste. Cela peut leur fournir une deuxième paire de yeux pour ne rien manquer parce que leur peur numéro 1 aujourd'hui, c'est de passer à côté de quelque chose d’important. Ils ne sont pas infaillibles comme tout être humain. C'est un gain de temps dans un moment où ils sont de plus en plus contraints en temps. La demande explose, mais ils n’ont tout simplement pas les moyens physiques, humains, de consacrer autant de temps qu’ils le voudraient à un examen exhaustif", confie Ali Khachlouf, cofondateur de Square Mind.
Des études cliniques devraient bientôt commencer. La première génération de ce dispositif sera disponible à l’hôpital et en cabinet d’ici la fin de l'année prochaine.