Fièvre Ebola : l'épidémie prend de l'ampleur en Guinée
La capitale Conakry, jusqu'ici épargnée par l'épidémie de fièvre Ebola, est désormais touchée par ce virus mortel et hautement contagieux qui inquiète de plus en plus les pays voisins.
Quatre cas de fièvre Ebola ont été confirmés le 27 mars 2014 à Conakry, de même qu'un cinquième cas de fièvre hémorragique mortel, dont l'origine n'a pas été révélée. Les personnes atteintes ont été placées en isolement à l'hôpital Donka, le plus grand de la capitale guinéenne.
Au total, 103 cas suspects de fièvre hémorragique virale ont été détectés depuis le début de l'épidémie en janvier 2014 en Guinée, ayant entraîné la mort de 66 personnes soit un taux de létalité de 64%. La grande majorité des cas ont été enregistrés dans des villes et régions du sud de la Guinée, considéré comme le foyer de l'épidémie.
Les échantillons prélevés sur 41 sujets de cas suspects ont été examinés et 15 cas se sont révélés positifs au virus Ebola, selon le ministère guinéen de la Santé qui n'a pas précisé quelle était l'origine des autres cas.
Les pays voisins de la Guinée inquiets
A ce bilan guinéen, s'ajoutent huit cas suspects - dont six mortels - de fièvre hémorragique virale au Liberia et six cas suspects - dont cinq mortels - en Sierra Leone, selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Vendredi 28 mars 2014, 77 personnes avaient trouvé la mort sur 117 cas de fièvre hémorragique virale dans les trois pays.
"Fortement préoccupée" par l'épidémie qui représente "une sérieuse menace régionale", la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (Cédéao) regroupant quinze pays dont la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone, a appelé la communauté internationale à l'aide.
Les rituels funéraires en cause dans la transmission du virus
Responsable de la prévention au ministère guinéen de la Santé, le Dr Sakoba Keïta a expliqué que les cas d'Ebola à Conakry avaient pour origine le décès dans la capitale d'un commerçant de la région de Dabola (centre) que sa famille est ensuite allée enterrer là-bas avant de revenir à Conakry.
Les scientifiques estiment que les rituels funéraires, au cours desquels les parents et amis sont en contact direct avec le corps du défunt, jouent un rôle important dans la transmission d'Ebola. qui peut aussi se transmettre par manipulation d'animaux porteurs du virus, vivants ou morts.
La détection de cas d'Ebola à Conakry est d'autant plus inquiétante que cette ville de plus de deux millions d'habitants est en grande partie insalubre : la plupart des quartiers ne disposent ni d'électricité ni d'eau potable, alors qu'un des moyens de prévenir la maladie est d'avoir une bonne hygiène.
Il n'existe aucun vaccin ni remède contre le virus Ebola et seules des mesures préventives peuvent permettre de maîtriser l'expansion de l'épidémie, comme l'installation de centres d'isolement des malades et la désinfection systématique des domiciles des personnes atteintes.
Pas de restriction aux voyages selon l'OMS
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) "ne recommande aucune restriction de voyage ou de commerce" vers la Guinée, même si l'épidémie d'Ebola touche à présent la capitale, selon un communiqué du 28 mars 2014.
Le porte-parole de l'OMS, Gregory Härtl, a également indiqué qu'il n'était "pas possible de dire" à partir de quel niveau de l'épidémie l'OMS allait faire des recommandations à la communauté internationale.
Des organisations humanitaires ont dépêché des dizaines de personnes pour aider ce pays pauvre d'Afrique occidentale à combattre cette épidémie, qui se traduit par de la fièvre et des hémorragies, et qui a commencé dans le Sud du pays.
La fièvre Ebola "n'est pas une maladie qui normalement fait un nombre élevé de victimes, ce n'est pas comme la grippe ou d'autres maladies transmissibles", a ajouté le porte-parole de l'OMS. "Si vous évitez les contacts personnels, de toucher les fluides d'une personne qui présente les symptômes de la maladie, vous ne pouvez pas être infecté", a-il encore indiqué.
"Les épidémies ont tendance à être limitées, mais nous devons observer très attentivement la situation car il n'y a aucun traitement, et la maladie est très souvent mortelle", a-t-il conclu.
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