La Belgique s'apprête à légaliser l'euthanasie pour les enfants
L'euthanasie, légale en Belgique pour les adultes depuis 2002, deviendra également possible pour les enfants atteints d'une maladie incurable, après un vote des députés, prévu jeudi 13 février 2014, et malgré l'opposition de certains pédiatres et de la hiérarchie catholique belge.
Après plusieurs mois de débat, la dernière étape législative débutera par un débat en séance plénière à la Chambre des députés, mercredi 12 février, avant un vote qui devrait intervenir jeudi 13 février vers 19h, heure France métropolitaine.
L'adoption du projet de loi ne fait guère de doute, puisqu'il a déjà été approuvé à une large majorité par le Sénat, puis par la commission de la Justice de la Chambre. La loi devrait entrer en vigueur dans les prochaines semaines.
Deuxième pays à autoriser l'euthanasie pour les mineurs
La Belgique, deviendra le deuxième pays, après les Pays-Bas, à l'autoriser pour les mineurs. Mais, à la différence de la loi néerlandaise, qui prévoit que l'enfant doit avoir au moins 12 ans, le législateur belge n'a pas fixé d'âge minimum.
L'euthanasie y sera permise pour les mineurs "capables de discernement" et faisant face à des souffrances physiques insupportables et inapaisables, en phase terminale. Ils devront pour cela être conseillés par une équipe médicale et un psychiatre ou un psychologue, et recevoir l'accord parental, dit la loi en cours d'adoption.
"Projet humaniste"
La portée du texte sera limitée puisque la loi ne devrait concerner, par an, qu'une poignée de mineurs atteints d'un mal incurable, en particulier d'un cancer, et dont le décès est prévu dans un court délai, alors que l'euthanasie des adultes concerne quelque 1.500 personnes par an en Belgique, soit environ 2% des décès.
Pour le sénateur socialiste Philippe Mahoux, "père" de la loi, le projet "a une nature humaniste". "Il s'agit de prendre en compte la souffrance" des patients, quel que soit leur âge. "Ce qui est scandaleux, c'est la maladie et la mort des enfants", pas la loi sur l'euthanasie, a-t-il dit mardi à l'AFP.
M. Mahoux, médecin de formation, estime que le texte répond au souhait des pédiatres et infirmiers confrontés à la "souffrance insupportable" d'enfants, à laquelle ils ne pouvaient répondre que dans l'illégalité.
"Une demande d'euthanasie pour un mineur, qu'elle soit spontanée ou mûrement réfléchie, ne se présente jamais dans la pratique", ont répliqué fin janvier dans une lettre adressée au monde politique 39 pédiatres.
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