Les footballeurs américains frappés au cerveau
Une étude américaine publiée dans la revue Neurology montre une augmentation de la mortalité liée à des pathologies neurodégénératives chez les retraités de la Ligue nationale de football.
Dans les sports de contact, la boxe en avait déjà pris pour son grade, jugée responsable de traumatismes crâniens sévères. C'est aujourd'hui au tour du football américain.
L'étude, menée par l'Institut national pour la sécurité et la santé de Cincinnati (Ohio), a porté sur 3.439 anciens joueurs footballeurs âgés en moyenne de 57 ans. Tous ont joué pendant au moins 5 saisons en Ligue nationale de football (NLF).
Si l'étude montre une diminution de la mortalité globale de ces sportifs par rapport à celle de la population générale, elle révèle en revanche que les anciens joueurs professionnels sont trois fois plus atteints de maladies neuro-dégénératives. S'agissant de la maladie d'Alzheimer et de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), le niveau de risque serait même multiplié par quatre. La sclérose latérale amyotrophique provoque un affaiblissement, puis une paralysie totale des jambes et des bras, des muscles respiratoires, ainsi que des muscles impliqués dans la déglutition et l'élocution.
D'après l'étude, cet excès de mortalité est influencé par la position et le style de jeu : le risque est environ trois fois supérieur chez les joueurs rapides, plus exposés à des impacts.
"L'élément déclencheur (de la maladie) pourrait être une encéphalopathie traumatique chronique", suggère le Pr Everett J. Lehman, auteur principal de ces travaux de recherche.
Cette affection peut être la résultante de coups violents et répétés à la tête. Un déclin neurologique qui peut survenir des années, voire des décennies après des commotions cérébrales répétées, et qui se traduit cliniquement par des troubles moteurs, de l'équilibre et des fonctions mentales pour finalement donner un tableau démentiel.
Etude de référence : "Neurodegenerative causes of death among retired National Football League players", Everett J. Lehman, MS,Misty J. Hein, PhD,Sherry L. Baron, MD andChristine M. Gersic, Neurology November 6, 2012
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