La vitesse à laquelle vous parlez serait un indicateur du déclin cognitif

Le débit de parole serait un indicateur de la santé cognitive, révèle une nouvelle étude. En particulier, un débit de parole lent pourrait être un signe avant-coureur de troubles neurodégénératifs.

Alexis Llanos
Rédigé le
La difficulté à trouver ses mots est une plainte cognitive courante chez les personnes âgées
La difficulté à trouver ses mots est une plainte cognitive courante chez les personnes âgées  —  Shutterstock

Parlez-vous plutôt rapidement, ou plutôt lentement ? La réponse à cette question pourrait être plus importante qu’on ne le croit. En effet, il existerait une corrélation entre la vitesse d’élocution et le déclin cognitif, suggère une étude de l’Université de Toronto publiée en mars dernier dans le journal Aging, Neuropsychology, and Cognition

Une analyse par IA

“La difficulté à trouver ses mots est une plainte cognitive courante chez les personnes âgées décrivent les auteurs de l’étude. Ces derniers ont donc souhaité vérifier s’il existait une corrélation entre des troubles du langage et le déclin cognitif, afin de mettre en évidence des signes avant-coureurs de pathologies neurodégénératives.

À l’aide d’un logiciel utilisant l’intelligence artificielle (IA), les chercheurs ont ainsi analysé la parole de 125 adultes âgés de 18 à 85 ans, tous en bonne santé. Ces derniers ont dû réaliser plusieurs tâches précises, en particulier un test d’interférence image-mot (PWI).

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Un test utilisant des "mots distracteurs"

Le test PWI consiste à montrer aux participants des images d’objets assez communs, tels qu’un balai, en l’associant à un "mot distracteur" entendu par les candidats au même moment où l’image leur est dévoilée. Ce mot peut-être soit similaire à l’image – par exemple, le mot chien est entendu en même temps que l’image d’un chien est affichée – soit différent – le mot chien est remplacé par le mot chat. À chaque image, le participant doit nommer ce qu’il voit, mais peut se tromper à cause du mot distracteur. Les chercheurs relèvent donc le temps de réaction (RT) entre la vision de l’image et la prononciation – bonne ou mauvaise – de ce qu’ils voient.

Leurs résultats suggèrent que la vitesse d’élocution serait étroitement liée au déclin des capacités cognitives, en particulier les capacités exécutives. Ces dernières sont souvent associées à des pathologies neurodégénératives, comme la maladie d’Alzheimer. La rapidité de la parole pourrait ainsi être un nouvel indicateur de la santé cognitive !

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