Surconsommation des benzodiazépines en France
La consommation des benzodiazépines pour lutter contre l'anxiété et l'insomnie est en augmentation en France, d'après le dernier rapport de l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). L'agence prévoit, courant 2014, un nouveau plan d'actions pour rappeler aux médecins prescripteurs et aux patients le bon usage de ces médicaments et les risques sanitaires liés à leur surconsommation.
Les Français : adeptes des benzodiazépines
La consommation des benzodiazépines utilisées à visée anxiolytique ou hypnotique (pour lutter contre l'insomnie) est en augmentation, d'après le dernier rapport de l'ANSM publié le 8 janvier 2014.
131 millions, c'est le nombre de boîtes contenant des benzodiazépines, ou apparentées, vendues en France en 2012. Ce rapport qui dresse un état des lieux sur la consommation des benzodiazépines en France rattache cette surconsommation à une majoration des prescriptions par les médecins libéraux, et souvent pour une durée plus longue que la durée recommandée. Or, ce type de médicaments n'est pas dénué de risques et doit être consommé sur une courte durée.
Généralement bien tolérées, les benzodiazépines sont utilisées au long cours et les prescripteurs ont tendance à oublier leurs effets indésirables. Les professionnels de santé sont souvent démunis face à des patients angoissés ou insomniaques qui optent pour les benzodiazépines par solution de facilité pour induire le sommeil ou traiter l'angoisse.
Benzodiazépines : des effets indésirables sous-estimés
Même si leurs effets indésirables se font rares, il ne faut pas les sous-estimer. En cas de traitement prolongé, les risques sont principalement une accoutumance, une dépendance physique et psychique, voire parfois une toxicomanie. Ces médicaments augmentent de manière significative les accidents de la route et peuvent causer des troubles de la mémoire.
Chez les patients mal informés des effets secondaires, l'automédication des benzodiazépines peut tendre vers un syndrome de sevrage en cas d'arrêt brutal, se manifestant par une majoration de l'anxiété, des insomnies, des maux de tête, voire parfois une confusion ou des hallucinations. L'arrêt de ce type de molécules doit se faire de façon progressive, par paliers, afin d'éviter un effet rebond de l'anxiété avec parfois des passages à l'acte suicidaire dans le cas de dépressions associées.
Une prescription de benzodiazépines doit être systématiquement réévaluée. Elle ne doit pas être isolée, mais doit s'accompagner d'une psychothérapie dans les cas d'anxiété prolongée. L'absence d'efficacité au bout de deux semaines de traitement doit remettre en cause le diagnostic et rechercher une dépression sous-jacente masquée.
Avant de mettre en place un traitement de l'insomnie, un bilan des troubles du sommeil s'impose pour dépister le type de trouble et envisager un traitement ciblé.
Pour lutter contre cette surconsommation, les autorités sanitaires dont l'ANSM vont mettre en place courant 2014, un nouveau plan d'actions pour "mieux encadrer ces prescriptions de benzodiazépines et mieux informer les professionnels de santé et patients sur leurs risques".
Source : Etat des lieux de la consommation des benzodiazépines en France. ANSM. Janvier 2014.
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