Cinq choses à savoir sur les anxiolytiques

Comme leur nom l'indique, les anxiolytiques sont principalement prescrits pour traiter l'anxiété. Voici quelques informations à connaître avant de débuter un traitement.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

La France est-elle accro aux anxiolytiques ? Plus d'un Français sur quatre consomme au moins une benzodiazépine au cours de l'année, selon les chiffres du ministère de la Santé. Il s'agit de l'anxiolytique le plus courant en France. Parmi les anxiolytiques les plus prescrits, on retrouve en effet le Xanax ou le Lexomil, qui appartiennent à la catégorie des benzodiazépines, utilisés comme sédatifs ou tranquilisants. 

"Le nombre de Français consommant une benzodiazépine reste encore trop élevé, en particulier chez les plus de 65 ans", alarmait déjà l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) dans une note publiée en 2017.

Qu'est-ce qu'un anxiolytique ?

En règle générale, un traitement anxiolytique n'est prescrit par un professionnel du trouble anxieux que lorsque l'approche psychothérapeutique classique n'a pas fonctionné. Selon Santé publique France, les anxiolytiques sont définis comme des "médicaments destinés à réduire l’anxiété". Dans cette catégorie de traitements, on retrouve notamment "les benzodiazépines, qui ont également un effet sédatif et myorelaxant", c'est-à-dire qu'ils décontractent les muscles. 

Les anxiolytiques, souvent prescrits sur ordonnance par un médecin généraliste ou un psychiatre, sont principalement utilisés pour "traiter les symptômes physiques et psychiques de l’angoisse et de l’anxiété", détaille la plateforme Psy Infos. "Ils permettent de diminuer entre autres les palpitations, les tremblements, les maux de ventre ou de tête, les vertiges, les mains moites, les nœuds à l’estomac ou à la gorge."

Les anxiolytiques ne sont pas des antidépresseurs

Bien qu'ils soient régulièrement confondus, les anxiolytiques et les antidépresseurs ont des utilités distinctes et ne sont pas prescrits dans les mêmes situations. Pour faire simple, les anxiolytiques sont utilisés dans le cadre du traitement de troubles anxieux ou de stress. Les antidépresseurs sont quant à eux prescrits dans des situations de dépression.

Plus spécifiquement, les anxiolytiques, et notamment les benzodiazépines, ont un effet rapide pour apaiser les symptômes de l'anxiété. Ils procurent un sentiment d'apaisement en quelques jours, voire en quelques heures. En revanche, les antidépresseurs sont utilisés en traitement de fond, avec un délai d'action plus long, généralement de quatre à six semaines. Ils visent à améliorer les symptômes de la dépression sur le long terme et ne présentent pas de risque d'accoutumance mais peuvent provoquer d'autres effets secondaires comme une importante fatigue.

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Les anxiolytiques ne sont efficaces que sur de courtes durées

Les anxiolytiques, particulièrement les benzodiazépines, sont conçus pour un usage ponctuel et à court terme. "Peu de personnes savent que les benzodiazépines ne sont efficaces que sur de courtes durées (4 semaines pour les benzodiazépines hypnotiques et 3 mois pour les benzodiazépines anxiolytiques)", signale le ministère de la Santé. 

Après cette période, les médicaments perdent de leur efficacité. Pire, leurs bénéfices pour la santé des patients s'estompent pour laisser place aux seuls effets indésirables, tels que des troubles de la mémoire, des accidents sur la voie publique ou encore un risque accru de démence de type Alzheimer, listent les autorités de santé. Un usage prolongé peut également entraîner une dépendance physique et psychologique, compliquant alors l’arrêt du traitement. 

Les anxiolytiques peuvent augmenter l'anxiété

Dans de rares cas, des effets secondaires paradoxaux peuvent survenir, surtout en début de traitement ou en cas de doses inappropriées. Plutôt que de calmer le patient, les médicaments peuvent au contraire augmenter l'anxiété, la nervosité, l'agitation, l'irritabilité et l'agressivité. 

Un suivi médical régulier et constant est impératif en cas de prise d'anxiolytiques. Si vous présentez des effets secondaires indésirables ou gênants au cours de votre traitement, informez-en rapidement votre médecin traitant, votre psychiatre ou tout autre professionnel de santé. Ils sauront adapter votre traitement à votre état de santé.

Il existe des alternatives naturelles aux anxiolytiques

Les effets secondaires indésirables des anxiolytiques peuvent pousser à privilégier des solutions non médicamenteuses pour gérer son anxiété. Plusieurs alternatives peuvent alors être envisagées. "Adopter certaines habitudes de vie peut vous aider à modérer votre anxiété", indique par exemple la plateforme de l'Assurance maladie, Ameli.fr

La réduction de l'anxiété passe par exemple par une meilleure alimentation, qui fait la part belle aux fruits et légumes frais, poissons et huiles végétales. "La souffrance ressentie en cas de troubles anxieux peut favoriser la consommation d'alcool ou d'autres substances addictives (médicaments anxiolytiques, tabac...)", note également l'autorité sanitaire. "Sur le moment, ces substances peuvent donner l'impression d'être soulagé mais, en réalité, elles peuvent aggraver le trouble anxieux. D'autre part, la consommation d'alcool peut interférer avec l'effet des antidépresseurs."

Pratiquer une activité physique régulière, comme le yoga ou la natation, permet de favoriser la production d'endorphines, souvent appelées les "hormones du bien-être". Adoptez également un bon rythme de sommeil et évitez le surmenage pour réduire au maximum le risque de développer de l'anxiété ou du stress. 

En complément de cette meilleure hygiène de vie, vous pouvez également vous tourner vers certaines plantes réputées pour leur effet apaisant, telles que la valériane, la passiflore et l'eschscholtzia. Pensez à informer votre médecin avant de tester ces solutions naturelles pour qu’il puisse s’assurer qu’elles n’interfèrent pas avec d’éventuels traitements ou qu’elles ne masquent pas un trouble anxieux nécessitant un traitement plus spécifique.