Cinq choses à savoir sur les somnifères

Accoutumance, effets secondaires, conduite... Tour d'horizon de ce que vous devez savoir si vous prenez des somnifères.

Muriel Kaiser
Muriel Kaiser
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Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

Vous souffrez de problèmes de sommeil et notamment d'insomnie ? Le manque de sommeil se répercute sur votre quotidien, vous rendant moins efficace au travail, moins concentré, plus irritable... ? Dans ce cas, consultez votre médecin généraliste.

Mélatonine, sédatif léger, thérapie en cas d'insomnie chronique... Il existe plusieurs manières de traiter ce problème. L'une d'entre elles consiste à prendre des somnifères. Votre médecin peut opter pour cette option en fonction de votre âge, votre état de santé, votre mode de vie ainsi que le type d'insomnies dont vous souffrez.

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Le traitement doit être de courte durée

Attention, si vous prenez des somnifères, veillez bien à commencer le traitement par la plus faible dose possible. Un traitement par hypnotique - autre nom des somnifères - doit être de courte durée, c'est-à-dire moins de quatre semaines, explique la plateforme de l'Assurance maladie Ameli.fr.

En effet, la Haute autorité de santé (HAS) estime que leur rapport efficacité/effets indésirables est faible à court terme et insuffisant au-delà de quatre semaines, y compris dans l'insomnie occasionnelle et l'insomnie transitoire. Leur usage est donc limité à 28 jours maximum, appuie le Vidal.

Les somnifères les plus prescrits aujourd’hui font partie de la famille des benzodiazépines et apparentés, détaille le site du Vidal. Il s'agit par exemple des médicaments comme le Stilnox, l'Imovane, le Havlane, le Mogadon, le Zolpidem ou le Zopiclone.

Attention, il existe de nombreux types d’hypnotiques, et il est important de savoir que votre médecin vous a prescrit celui qui correspond spécifiquement à votre insomnie. "Ces médicaments ne sont jamais interchangeables entre eux, ni entre personnes", rappelle Ameli.fr.

Un vrai risque de dépendance

Selon l'ANSM - l'agence nationale de sécurité du médicament - la France est le deuxième pays le plus consommateur de benzodiazépines et apparentés en Europe, après l’Espagne. En 2024, plus de neuf millions de Français ont été traités par une benzodiazépine. 

Or d’après une récente étude menée pour l’ANSM auprès d’un panel de Français, plus d’une personne qui prend ou a pris des benzodiazépines sur trois considère qu’elle ne prend pas de risques avec ce traitement.

En réalité, il existe un risque d'accoutumance, c'est-à-dire le besoin d’augmenter les doses pour maintenir l’effet, voire une dépendance, si vous prenez ces médicaments trop longtemps.

Les somnifères ne sont pas toujours compatibles avec la conduite

Les somnifères peuvent altérer vos capacités à conduire un véhicule. Pour savoir si vous pouvez prendre le volant et à quelles conditions, fiez-vous aux pictogrammes présents sur les boîtes des médicaments.

Ainsi, le niveau 1 est accompagné du conseil "soyez prudent". Il est interdit de conduire sans avoir lu la notice de ce médicament, fait savoir Ameli.

Le niveau 2, "soyez très prudent", induit l'interdiction de conduire sans avoir demander l’avis d’un professionnel de santé.

Enfin, le niveau 3 indique "attention, danger : ne pas conduire". "Pour reprendre la conduite après avoir pris ce type de médicament, il est obligatoire de demander l’avis d’un médecin", indique l'Assurance maladie.

Les somnifères sont dangereux pour les personnes âgées

"Chez les personnes âgées, les benzodiazépines et médicaments apparentés (Alprazolam, Oxazépam, Zolpidem, Bromazépam, Lorazépam, Zopiclone, Prazépam, Diazépam...) sont habituellement prescrits pour leur effet hypnotique, comme somnifères, ainsi que pour leur effet anxiolytique dans le but est de soulager l'anxiété et les troubles du sommeil", explique la plateforme de l'Assurance maladie.

Elle liste un certain nombre de risques liés à la prise d'hypnotiques. En effet, ce traitement : 

- est responsable de troubles de la vigilance en cause dans les accidents de la voie publique,
- augmente le risque de chute responsable de fracture du col du fémur et autres traumatismes,
- diminue les capacités cognitives (capacité à raisonner, se souvenir, résoudre des problèmes...),
- génère des troubles de la mémoire
- provoque des fausses routes, 
- est source de perte d'autonomie.

Certains somnifères sont disponibles sans ordonnance

Si vous souffrez de troubles mineurs du sommeil, il est possible d'obtenir des médicaments à base de brome, de plantes ou d'oligoéléments sans ordonnance. Ces produits ne sont pas remboursés et "leur efficacité n'est pas clairement établie", fait savoir le Vidal.

Vous pouvez également opter pour de la mélatonine. Ainsi, des compléments alimentaires faiblement dosés sont vendus sans ordonnance. Ils sont uniquement proposés pour réduire le temps nécessaire à l’endormissement.

Pour les plus de 55 ans, un médicament sous forme de comprimé à libération prolongée dosé à 2 mg de mélatonine est disponible sur ordonnance. Il doit être pris une à deux heures avant le coucher après le repas, indique le site de référence des médicaments.

Enfin, des antihistaminiques - médicaments habituellement utilisés pour traiter les allergies - ont des vertus sédatives et certains ont une indication dans les insomnies occasionnelles, poursuit le Vidal.

Là encore, le traitement doit être de courte durée, sous peine d'engendrer des effets indésirables : somnolence dans la journée, constipation ou encore bouche sèche. "Les antihistaminiques hypnotiques à base de doxylamine peuvent être obtenus sans ordonnance", conclut le Vidal.