Un viol peut-il avoir des conséquences sur la sexualité de la victime ?
Je fais court : 46 ans, violé de 5 à 9 ans par un voisin de 19 ans, je n'ai jamais eu d'érection, j'ai consulté un urologue sans résultats. Les réponses avec le Dr Muriel Salmona, psychiatre, psychotraumatologue.
"Il s'agit de conséquences qui sont une atteinte de la sexualité de la personne par la violence, qui s'est produite et qui s'est exercée à ce niveau. Des conduits d'évitement se mettent en place pour ne pas ressentir et ne pas revivre à nouveau le viol, cette mémoire traumatique. Il y a aussi des conduites de déconnexion qui vont impacter très lourdement.
"Le viol est le pire traumatisme qu'on puisse subir, le viol est vraiment équivalent à la torture par rapport aux risques de conséquences psychotraumatiques. Mais cela se traite. Et la mémoire traumatique qui est vraiment un enfer et qui rend la vie comme une sorte de terrain miné avec des risques de revivre les faits se traite. Même les atteintes neurologiques et les atteintes des circuits neurologiques peuvent se réparer. Il y a une neurogenèse qui répare, il faut donc absolument qu'il y ait une prise en charge. C'est une nécessité, c'est une urgence absolue et un problème de santé publique. Avoir subi de telles violences est un des déterminants principaux de la santé s'il n'y a pas de prise en charge."
En savoir plus
Dossier :
Questions/Réponses :