Un infirmier accusé de viol par une patiente "épuisée" par son traitement
Une jeune patiente a porté plainte ce mercredi 4 septembre contre un infirmier qui l’aurait violée tandis qu’elle était sous lourd traitement médicamenteux à l’hôpital psychiatrique Sainte-Anne, à Paris.
Qu'est-il survenu au cœur de l’hôpital Sainte-Anne, dans le XIVe arrondissement de Paris ? Derrière les portes du service de psychiatrie de cet établissement, une femme âgée de 30 ans aurait été violée par un infirmier, rapporte Le Parisien. La victime a porté plainte ce mercredi 4 septembre.
L’homme s’est arrangé pour être seul avec la victime
La patiente âgée de 30 ans était hospitalisée dans l’établissement depuis trois semaines et se trouvait sous de lourds traitement médicamenteux. Les faits dénoncés remontent à la nuit du 30 au 31 août, un peu avant une heure du matin. L’infirmier accusé, lui aussi âgé d’une trentaine d’années, se serait arrangé pour que son binôme soit absent au moment de passer dans la chambre de la victime, selon cette dernière.
L’homme l’aurait ensuite amenée dans une autre salle dénuée de système de surveillance.
Là, il aurait commencé à la caresser et à l’embrasser de force avant de la violer. La victime serait restée consciente tout au long des faits, mais déclare avoir été “trop épuisée” et “sans force” pour pouvoir résister en raison de son traitement. Elle a également précisé aux policiers qui ont pris sa plainte que l’homme n’avait pas utilisé de préservatif.
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L’hôpital se tient "à la disposition de la justice"
Pour l'heure, c’est la Brigade des délégations des enquêtes de proximité qui est en charge de la plainte. Cette dernière est prise “très au sérieux par l’institution” a indiqué le groupe hospitalier universitaire Paris psychiatrie & neurosciences (GHU) dont fait partie l’hôpital Sainte-Anne. Les missions de l’agresseur présumé ont toutes été annulées et une enquête interne a été lancée par l’hôpital qui déclare se tenir “à la disposition de la justice”.
Les proches de la victime avaient tenté de faire reconnaître la responsabilité de l'hôpital Sainte-Anne devant le tribunal administratif de Paris mais avaient essuyé un refus. “Si les (...) agents des collectivités publiques ne sont pas pécuniairement responsables envers ces collectivités des conséquences dommageables de leurs fautes de service, il ne saurait en être ainsi quand le préjudice qu'ils ont causé à ces collectivités est imputable à des fautes personnelles, détachables de l'exercice de leurs fonctions” avaient alors déclaré les magistrats.
D’autres cas dans le même établissement et ailleurs
Ce cas n’est malheureusement pas le premier à déplorer dans cet établissement. En 2016, une patiente âgée de 19 ans et lourdement sédatée avait déjà été agressée sexuellement par un infirmier de nuit. La jeune femme avait raconté aux policiers qu'elle s'était sentie “pétrifiée”, “tétanisée”. Elle a mis fin à ses jours un an et demi plus tard. L'infirmier a été condamné cinq ans plus tard à cinq ans de prison, dont deux avec sursis.
Et ces faits ne se limitent pas à l’hôpital Sainte-Anne. En juillet 2023, une patiente vulnérable de 50 ans aurait été agressée dans sa chambre d’un autre établissement parisien, Sainte-Périne. Sa mère et tutrice légale a déposé deux plaintes, dont une contre la direction de l'hôpital, qui n'aurait selon elle pris aucune mesure depuis les faits pour protéger sa fille.