Urgences : comment réduire le temps d'attente ?
Aujourd'hui, un malade patiente près de 4 heures en moyenne aux Urgences. En juin 2014, l'Assistance publique des hôpitaux de Paris a promis de réduire par deux ce temps d'attente d'ici cinq ans. Mais cela nécessite de la réorganisation. Certains établissements privés s'y sont déjà essayés, et ne se privent pas de communiquer à ce sujet.
Attendre, toujours un peu plus longtemps... C'est le reproche récurrent adressé aux Urgences. Flux incessant de patients, médecins débordés… Dans certains hôpitaux privés, on a décidé de limiter au maximum le temps d'attente.
Le temps y compté, mais pas seulement pour les urgences les plus graves. "Les urgences vitales représentent 1,5 à 2%. C'est donc une activité très faible", explique Christophe Quilliec, responsable des Urgences de l'hôpital privé d'Antony. Selon lui, "sacrifier la grosse partie des personnes qui viennent aux Urgences en leur affectant des temps d'attente longs en prétextant d'être disponible pour l'urgence vitale" est donc un "non sens".
Dans ces hôpitaux, selon l'état du patient, grave ou moins grave, deux circuits longs ou courts ont été mis en place. Pour éviter l'encombrement, tout commence par un tri efficace. Et pour mieux gérer le flux des patients, un binôme infirmière-médecin oriente les patients. Un travail d'équipe rationnalisé et finalement organisé comme dans une entreprise. Sandrine Baroux, cadre de santé, se félicite de l'organisation mise en place aux Urgences de l'hôpital privé d'Antony : "Nous avons essayé d'appliquer les règles du management. On s'est aperçu que le sentiment d'attente du patient était souvent plus long que ce qu'elle n'était en réalité. Et on a remarqué qu'un patient que l'on va voir régulièrement et que l'on rassure vivra mieux cette attente qu'un patient qu'on laissera dans un coin".
Le développement des circuits courts n'est pas l'apanage des hôpitaux privés. Dans les établissements publics, les patients sont également triés et orientés selon l'urgence médicale. Il est alors légitime de se demander pourquoi les délais d'attente y sont plus longs : "Il est vrai que dans les hôpitaux publics, certains patients qui arrivent sont extrêmement lourds, polypathologiques, il s'agit parfois de patients âgés, des patients qui présentent des urgences graves et qui requièrent une charge de travail tellement importante que parfois nous sommes obligés de faire attendre des urgences beaucoup moins graves", confie le Pr Frédéric Adnet, chef du service des Urgences de l'hôpital Avicenne.
D'autres causes plus matérielles ont été identifiées dans les hôpitaux publics comme par exemple l'éloignement des plateformes de radiologie et des laboratoires d'analyses. Autant de pistes à prendre en compte pour améliorer les conditions d'accueil dans les services d'urgences.
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