Un macaron sur quatre contient trop de colorants
Selon la Répression des fraudes, un quart des macarons vendus en France contiendraient des colorants en quantités excessives ou interdits par la réglementation.
Sucrés, croquants et moelleux à la fois... les macarons sont votre péché mignon. Mais attention à ceux qui arborent une couleur trop intense : un "surdosage des colorants" toucherait en effet un quart de ces pâtisseries, selon une enquête de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) révélée le 25 mars 2019 dans son rapport annuel d’activité.
L’enquête de la DGCCRF menée en 2018 portait plus largement sur le contrôle des colorants utilisés dans les pâtisseries et biscuits sur l’ensemble du territoire. Les analyses conduites ont permis de révéler plusieurs dépassements des limites réglementaires en colorants et l’utilisation de produits parfois interdits en France.
A l’origine de ces dépassements et de ces fraudes : des professionnels qui "n'hésitent pas à jouer la surenchère dans la palette en ayant recours à un surdosage des colorants" et qui agissent par "méconnaissance de la réglementation", estime la DGCCRF.
Des produits "impropres à la consommation"
Problème, les "taux records de ces colorants" rendent les macarons "impropres à la consommation" car "présentant un risque pour le consommateur".
Ainsi, au vu des anomalies constatées, "21 retraits ou rappels concernant des non-conformités en matière d'utilisation des colorants sur les macarons et six sur les meringues ont été mis en oeuvre" l'an dernier, note aujourd’hui la DGCCRF.
C’est notamment le cas d’un échantillon de "macarons coquelicot", qui détenait la plus haute concentration en colorant E124 constatée jusque-là. "La consommation d’un seul de ces macarons pour un adulte, et d’un demi-macaron pour un enfant, suffisait pour atteindre un dépassement de la dose journalière autorisée (DJA). Ils ont été déclarés impropres à la consommation" soulignait la DGCCRF dans le compte-rendu de son enquête. Autres macarons originaux déclarés impropres à la consommation : ceux créés à l’occasion de la Coupe du monde de football aux couleurs du drapeau tricolore qui contenaient deux colorants synthétiques (l’E133 et l’E124) dans des concentrations élevées.
Rappel à l’ordre des professionnels
"Ces analyses montrent que le dosage des colorants peut être mal maîtrisé par les professionnels" déplore la DGCCRF qui, pour remédier à ce problème, rappelle les règles de bon usage des colorants. Du côté des fournisseurs de préparations colorantes, "l’obligation de fournir suffisamment d’informations aux utilisateurs professionnels, en particulier les doses maximales d’emploi" est essentielle pour leur permettre "d’élaborer des recettes conformes à la législation sur les additifs alimentaires et de respecter les prescriptions du règlement sur l’étiquetage des aliments".
En parallèle, "tous les professionnels mettant en œuvre des préparations colorantes ont l’obligation de respecter les limites réglementaires en colorants, notamment lorsqu’ils commercialisent des produits finis. Ils peuvent vérifier le respect de cette obligation en procédant à leurs propres contrôles sur leurs produits" rappelle enfin la DGCCRF.