550 millions de faux médicaments saisis par l'Organisation mondiale des douanes
Quelque 550 millions de faux médicaments ont été saisis lors d'une opération douanière menée début avril dans 23 pays africains, une saisie record annoncée le 13 juin à Paris par l'Organisation mondiale des douanes (OMD).
Baptisée "Biyela" ("encerclement" en zoulou), l'opération a été menée conjointement par 23 administrations douanières dans les principaux ports maritimes du continent africain. En une dizaine de jours, les douaniers ont intercepté un milliard d'articles de contrefaçon, dont 550 millions de doses de médicaments illicites, "potentiellement dangereux voire mortels", selon l'OMD.
De faux antibiotiques, antidouleurs et anti-inflammatoires, des médicaments contrefaits utilisés contre la pression artérielle et le diabète, ainsi que des compléments alimentaires illicites ont été saisis, pour une valeur totale de 206 millions d'euros.
Selon l'OMD, les saisies les plus importantes en matière de volume ont été faites en République démocratique du Congo et au Togo, et la vaste majorité des cargaisons interceptées provenaient d'Asie de l'Est et du Sud, ainsi que du Moyen-Orient.
"Le succès acquis par les douanes en seulement dix jours et sur 23 ports africains donne une idée effrayante du fléau que représente le trafic de faux médicaments sur ce continent", a commenté le secrétaire général de l'OMD, Kunio Mikuriya, tout en se félicitant que "ce genre d'opération internationale permette de recueillir de précieux renseignements sur le trafic de ces produits et ainsi de renforcer les contrôles".
Pour les douanes, tout l'enjeu est de faire face à des réseaux liés au crime organisé très réactifs, a souligné Christophe Zimmerman, coordinateur de la lutte anti-contrefaçon à l'OMD. "Les trafiquants s'adaptent très vite à nos contrôles : depuis notre dernière opération de grande ampleur dans 16 pays africains l'an dernier, ils ont changé de ports, modifié leurs routes maritimes, opèrent des transbordements dans des ports plus petits pour passer inaperçus", a-t-il expliqué.
Les douanes d'Algérie, Afrique du Sud, Angola, Bénin, Cameroun, République démocratique du Congo (RDC), Congo, Djibouti, Côte d'Ivoire, Gabon, Gambie, Ghana, Guinée, Kenya, Madagascar, Maroc, Ile Maurice, Mozambique, Namibie, Nigeria, Sénégal, Tanzanie, et Togo ont participé à l'opération organisée en partenariat avec l'Institut de recherche d'anti-contrefaçon de médicaments (Iracm), basé à Paris.
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Ailleurs sur le web :
- Les entreprises du médicament
- Web documentaire : Contrefaçon, comment la repérer ?
- Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM)
- Les risques liés à l'achat de médicaments sur Internet
Selon l'Organisation mondiale de la santé (OMS), de 6 à 15 % du marché mondial de médicaments relève de la contrefaçon. En Afrique, les taux de médicaments falsifiés varient entre 30 % et 70 % selon les pays, représentant un véritable fléau. En 1995, un faux vaccin distribué lors d'une épidémie de méningite avait fait 2.500 morts au Niger. En 2011, 3.000 malades ont été touchés par des antirétroviraux falsifiés au Kenya.
En 2010, le chiffre d'affaires mondial du trafic de faux médicaments était estimé à 75 milliards de dollars (56 milliards d'euros), selon une étude américaine relayée par l'OMS.