À partir de quand peut-on parler de viol ?
À partir de quand peut-on parler de viol ? Les réponses avec le Dr Muriel Salmona, psychiatre, psychotraumatologue.
"La loi est très précise depuis 1980, cette loi est bien étudiée. Le viol correspond à tout acte de pénétration de quelle que nature qu'il soit, commis sur la personne d'autrui par violence, contrainte, menace ou surprise. Le viol se définit dans le cadre des agressions sexuelles par une pénétration qu'elle soit orale, vaginale ou anale. Il peut y avoir des contraintes physiques, des contraintes psychologiques, des contraintes économiques, il peut y avoir des menaces ou par surprise. Il peut s'agir d'un viol commis pendant le sommeil sur quelqu'un qui est endormi pour différentes raisons ou qui ne va pas pouvoir réagir du tout à la situation.
"Il n'est pas obligatoire de présenter des traces de coups ou de violence pour que le viol soit reconnu. Pendant très longtemps, il fallait que la victime se soit défendue et ait crié or en fait, avec la stratégie de l'agresseur qui met la victime en état d'impuissance, en état de terreur, en état de situation où rien est envisageable comme possibilité, il y a une sidération qui est un processus qui se passe dans le cerveau, où le cerveau se bloque. Le cerveau est en état de paralysie donc il n'y a aucune possibilité de réagir. Et cette absence de réaction entraîne une impossibilité de contrôler l'émotion, du coup il y a une émotion qui va exploser, qui va devenir un véritable tsunami et qui va être tellement importante qu'elle représente un risque pour la santé de la personne (un risque à la fois cardiovasculaire et neurologique).
"Comme dans un circuit électrique, pour éviter que la victime meurt de stress, il y a une disjonction. Et c'est à ce moment qu'arrive la dissociation, la deconnexion avec les émotions et la mise en place de conséquences."
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