Anticoagulants : deux médicaments suspectés

Deux molécules différentes entrant dans la composition de médicaments anticoagulants, le dabigatran (Pradaxa®) et l'héparine, sont suspectées de provoquer de graves problèmes de santé.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Anticoagulants : deux médicaments suspectés

Hémorragies mortelles

Pour le premier, c’est le Laboratoire Boerhinger lui-même qui provoque une polémique en publiant des chiffres inquiétants sur son médicament le Pradaxa®. Le laboratoire allemand vient de déclarer avoir pris connaissance de 260 décès suspects par hémorragie chez des patients traités. Le médicament a pour mission de prévenir les accidents thromboemboliques veineux après une opération de la hanche ou du genou. Il est aussi prescrit fréquemment pour prévenir les accidents vasculaires cérébraux chez les patients souffrant de fibrillation auriculaire (troubles et accélération du rythme cardiaque). Aux 260 décès directs s’ajoutent 80 cas suspects dans lesquels une "hémorragie grave a été mêlé à d’autres causes" d'après le laboratoire. Depuis sa mise sur le marché, cela correspond en moyenne à 63 cas par an et par tranche de 100 000 patients. Le chiffre alerte, mais le laboratoire tempère ce résultat en les comparant aux risques plus importants d’hémorragie constatés dans les études menées il y a quelques années lors de la demande d’autorisation.

L'UFC-Que choisir appelle à renforcer les contrôle sur l'héparine

L’autre coagulant soupçonné d’être dangereux est l'héparine. Nos confrères d’UFC-Que-Choisir demandent au ministre de la Santé, Xavier Bertrand, la mise en place d’une mission d’audit pour établir des garanties sur la sécurité sanitaire de la molécule. Ils dénoncent des failles dans l’ensemble des tests et contrôles menés sur les médicaments en Europe. Ces derniers arrivent trop tard dans la chaîne de production pour assurer des résultats fiables sur l’origine de la matière première.

L’héparine est une molécule cultivée a partir de muqueuse intestinale porcine, mais elle peut aussi être fabriquée avec des matières premières bovines. Il y aurait alors un risque de transmission de l’Encéphalopathie Spongiforme Bovine (ESB), ou "maladie de la vache folle", si l’animal en était atteint. Aujourd’hui, seule l’utilisation de la muqueuse de porc est autorisée. En 2008, des effets secondaires graves avaient été constatés en Allemagne et aux Etats-unis sur des lots fabriqués à partir de matières premières chinoises. Les mesures de contrôle ont alors été renforcées, mais pas assez pour garantir l’origine uniquement porcine de la molécule d’après UFC-Que choisir. 

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  • UFC-Que choisir
    Sécurité sanitaire de l'héparine (communiqué de presse).