Quels sont les aliments à éviter si vous prenez des anticoagulants ?

Certains aliments riches en vitamine K, comme les légumes verts, peuvent augmenter ou réduire les effets des traitements anticoagulants. Voici lesquels.

Mathis Thomas
Mathis Thomas
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Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication
Médicaments : attention aux risques de l'auto-médication  —  Allodocteurs - Newen Digital

En France, près de trois millions de patients suivent, parfois sans même le savoir, un traitement anticoagulant, selon le réseau des centres régionaux de pharmacovigilance (RFCRPV). La principale tranche d'âge concernée est celle des plus de 65 ans, mais les phlébites et les autres maladies cardiovasculaires peuvent survenir à n'importe quel âge. 

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Qu'est-ce qu'un anticoagulant ?

Les traitements anticoagulants servent à empêcher la formation de caillots sanguins ou à prévenir les thromboses à la suite d'une maladie cardiovasculaire, indique le RFCRPV. Il existe deux types principaux d'anticoagulants : les médicaments anti-vitamine K (AVK) et les anticoagulants oraux directs (AOD), aussi appelés nouveaux anticoagulants oraux (NACO). Comme leur nom l'indique, les AVK agissent en bloquant les vitamines K, précise la plateforme de l'Assurance maladie Ameli.fr. Parmi les AVK les plus répandus sur le marché pharmaceutique se trouvent le Préviscan, dont la substance active est le fluindione, ou le Sintrom, avec comme substance active l'acénocoumarol.

Les AOD ont comme principe actif le dabigatran, le rivaroxaban et l'apixaban. Ils favorisent "l'activation des facteurs de coagulation dans la circulation sanguine", note l'Assurance maladie. Quel que soit le médicament par anticoagulant que vous prenez, il est impératif d'avertir tous les professionnels de santé qui vous suivent de votre traitement. En effet, des mesures de précautions s'imposent pour limiter le risque hémorragique. 

Quelle alimentation en cas de traitement anticoagulant ?

En pratique, il n'est pas nécessaire de modifier de façon draconienne son régime alimentaire lorsque l'on suit un traitement anticoagulant, souligne l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM). En revanche, certains aliments interagissent particulièrement avec les médicaments AVK. Le chou frisé, les épinards, les choux de Bruxelles, le brocoli ou encore les navets sont notamment déconseillés en raison de leur forte teneur en vitamine K, qui peut entraîner une baisse de l'efficacité du traitement.

L'autorité de santé n'interdit pas pour autant ces produits, "à condition de les répartir régulièrement dans l’alimentation et de les consommer sans excès". Un jeûne prolongé ou un abus d’alcool peuvent augmenter l'efficacité des traitements et favoriser le risque hémorragique. Une alimentation variée et équilibrée permet de limiter tout risque d'interaction avec les médicaments.

Quels sont les autres risques des anticoagulants ?

"Par leur effet d'entrave à la coagulation, les traitements anticoagulants créent un terrain favorisant les hémorragies", ajoute Ameli.fr. Différentes situations peuvent entraîner un risque hémorragique plus important, comme des blessures de la vie courante, des actes médicaux ou des maladies entraînant un saignement important. Ces médicaments ne doivent également pas être utilisés au cours de la grossesse. 

Un traitement anticoagulant ne doit surtout pas être arrêté sans un avis médical. Le risque d'interaction médicamenteuse des anticoagulants avec d'autres traitements, notamment l'aspirine ou les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), est également important : consultez un professionnel de santé avant de prendre un nouveau médicament.