Cabines à UV : une étude dresse le portrait de leurs utilisateurs

Les amateurs d'UV artificiels sont à découvert ! Si de nombreuses études ont confirmé le lien entre cabines d'UV et mélanome, elles sont peu fréquentes à avoir étudié ceux qui succombaient aux sirènes du bronzage à outrance. Une étude française, publiée dans le BMC Dermatology en avril 2013, a fait leur portrait.

Dr Charlotte Tourmente
Dr Charlotte Tourmente
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Cabines à UV : une étude dresse le portrait de leurs utilisateurs

Les cancers de la peau sont en augmentation depuis 1980 et 80.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année en France. Cette hausse est explicable par un changement de notre comportement. Nous nous exposons plus longtemps et souvent au soleil et nous avons davantage recours aux ultraviolets artificiels. Le risque de mélanome serait accru de 20% d'après une étude publiée le 25 juillet 2012.

Une équipe de l'Institut National pour la Prévention et l'Education à la Santé, l'INPES, a précisé le profil de leurs adeptes à partir d'entretiens téléphoniques réalisés dans le cadre du Baromètre santé 2010, auprès d'un échantillon de 3.359 personnes âgées de 15 à 75 ans et choisies de façon aléatoire.

Portrait-robot des utilisateurs…

Selon ce sondage, 13,4% des Français ont ainsi utilisé au moins une fois dans leur vie une cabine d’UV et 3,5% reconnaissent l'avoir fait au cours des 12 derniers mois. "Cela reste très féminin, plutôt dans des milieux favorisés financièrement", commente François Beck, l'un des auteurs de l'étude, responsable du département Enquêtes et Analyses Statistiques, à l'INPES. Les femmes sont trois fois plus nombreuses à s'y adonner que les hommes (à raison de 19,4% contre 7,4) et passé 45 ans, quatre fois plus nombreuses (17,8% contre 4,7%). "Mais la proportion d'hommes augmente, ce qui traduit une forme de démocratisation des cabines. Il y en a plus qu'avant et elles se sont ouvertes aux hommes car les stratégies marketing de cette industrie se sont portées vers de nouveaux marchés : les hommes", analyse l'auteur. Et ce sont les 20-25 ans qui sont les plus nombreux à "griller" sous les feux des UV (9,6%)…

Fait plus inquiétant, 3,5% des moins de 18 ans avouent s'être exposés aux UV artificiels une fois dans leur vie, alors que cette pratique est interdite aux mineurs. "C'est la première enquête qui le montre et cela nous a étonné. Cela s'explique sans doute par l'absence d'obligation de présenter sa carte d'identité avant une séance", souligne François Beck.

Plus d'un tiers des utilisateurs actuels y ont eu recours plus de dix fois dans l'année. Ce qui en fait des cibles privilégiées du mélanome

Une personne sur deux informée des risques

Seuls 49,2% des sondés avaient le sentiment d'être bien informés sur le risque de cancer associé aux UV artificiels. Mais ils étaient 89% à savoir qu'ils augmentaient la probabilité de souffrir d'un cancer de la peau. "Toutefois, cette connaissance est moins forte chez les utilisateurs des cabines à UV, nuance François Beck, et ils mettent à distance le risque à l'aide d'idées reçues, comme la fausse croyance que les UV artificiels préparent la peau".

Ils étaient en effet 25% à croire que leur pratique avant les vacances protégeait la peau des coups de soleil…

Améliorer les campagnes d'information

Les auteurs de l'étude concluent que l'étude a permis de mieux caractériser les utilisateurs de cabines à UV, de définir leur niveau de connaissance et leur perception du risque. Ce travail orientera les actions de prévention visant à réduire le risque de cancer de la peau en lien avec les UV artificiels.

Source : Exposure to indoor tanning in France: a population based study, Benmarhina, Leon, Beck, BMC Dermatology, 2013 Apr 23;13(1):6.

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