''Constances'' : le lancement d'une grande cohorte épidémiologique
"Constances", le plus grand projet de cohorte épidémiologique en France, a été lancé le 7 mars 2013, par l'Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Une enquête qui devrait rassembler 200.000 volontaires de 18 à 69 ans, dans le but de constituer une plateforme ouverte à la communauté des chercheurs, français et étrangers. L'objectif est d'apporter une meilleure compréhension des principaux enjeux de santé publique en France, "pour améliorer la santé de demain". L'alimentation, la santé au travail, la santé des femmes, le vieillissement ou encore l'environnement, seront les thèmes de recherche.
Les chercheurs de l'Inserm ont donné le coup d'envoi, jeudi 7 mars 2013, du recrutement de 200.000 participants volontaires, âgés de 18 à 69 ans, pour la plus grande investigation épidémiologique jamais entreprise en France, "Constances", en partenariat avec la Caisse nationale de l'assurance vieillesse (Cnav) et la Caisse nationale de l'assurance maladie des travailleurs salariés (Cnamts).
De la phase pilote au déploiement à grande échelle
Une phase pilote "a permis de mettre au point les procédures dans les 17 centres, dans toute la France, où sont recueillies les informations", explique Marcel Goldberg, chercheur à l'Inserm et responsable scientifique de la cohorte, menée par l'Inserm et l'Assurance maladie, en 2009, sur près de 4.000 participants.
Le projet "Constances" regroupe actuellement 15.000 participants tirés au sort par la Caisse nationale d'assurance vieillesse à l'aide du RNIAM (Répertoire national de l'identification à l'Assurance Maladie). Les chercheurs veulent atteindre le nombre de 200.000 participants d'ici 5 ans.
Un large éventail d'examens
Suite au tirage au sort, "le centre d'examen de santé de votre ville, vous envoie une convocation", explique le chercheur. Un bilan de santé complet (vue, audition, prise de sang), est alors proposé. S'ajoutent aux personnes âgées de 45 ans et plus, des tests mesurant leurs fonctions intellectuelles et leur mémoire. "C'est une étape d'inclusion du protocole", ajoute Marcel Goldberg.
Chaque année, les participants répondront à des questionnaires sur leur profession, leur mode de vie (alimentation, consommation d'alcool ou de tabac, sexualité…), leur état de santé et leur environnement. Ces informations seront jointes à celles de la Caisse nationale d'assurance vieillesse et celles de l'assurance maladie pour connaître leurs arrêts, leurs hospitalisations. Des échantillons de sang et d'urine seront aussi prélevés afin de créer une "biobanque". Pour protéger l'anonymat des participants, un contrat de consentement est signé entre les parties, disposant le droit d'accès et de diffusion des données aux chercheurs.
Un accent thématique actuel
"Constances est une cohorte généraliste mais nous avons mis l'accent sur le vieillissement et les maladies chroniques, les risques professionnels, la santé des femmes, les déterminants sociaux et les inégalités sociales", précise Marie Zins, chercheur à l'Inserm et responsable scientifique de la cohorte. Ces thèmes "représentent des intérêts majeurs pour notre société actuelle", justifie Marcel Goldberg.
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