Des pesticides toxiques sont autorisés en France contre l'avis des experts
L'ONG Générations Futures a dénoncé mardi 23 avril 2013 l'absence de prise en compte par la Direction générale de l'alimentation (DGAL) de nombreux avis de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) relatifs à la mise sur le marché de plusieurs pesticides. Si l'avis de l'Anses n'est que consultatif, son expertise scientifique apparaît ignorée dans un grand nombre de dossiers. Le ministre de l'Agriculture a demandé à la DGAL "de répondre point par point" à toutes les questions posées par l'association.
"Des irrégularités graves [ont] permis le maintien au marché de plus de 40 pesticides dangereux qui devraient être interdits ou avoir des usages restreints", affirme Générations Futures dans un communiqué.
Disposant de la copie de plusieurs courriers adressés par l'Anses à la DGAL, les représentants de l'ONG observent "que la DGAL a très rarement tenu compte des remarques faites par l’Anses et notamment de ses avis défavorables ou favorables sous conditions concernant de nombreux pesticides". Les responsables de l'Agence auraient plusieurs fois formulé, entre 2009 et 2012, des remarques relatives au maintien sur le marché d'une quarantaine de produits en dépit de ses préconisations.
Dans son communiqué, l'association se déclare prête à déposer une plainte pour mise en danger de la vie d'autrui contre "les fabricants des produits phytosanitaires et les représentants de l'Etat chargés des autorisations de mise sur le marché" pour avoir laissé en vente sept produits (deux insecticides et cinq désherbants) particulièrement toxiques.
Le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, qui a demandé à la DGAL de répondre aux interrogations de l'ONG, a également souhaité la mise en place d'un audit pour résoudre le problème "des retards de mise à jour de la base de données publique sur les [différentes] autorisations de mises sur le marché".
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