Du tissu pulmonaire grâce aux cellules souches

Des chercheurs nord-américains sont parvenus à faire croître du tissu pulmonaire fonctionnel à l'aide de cellules souches reprogrammées. Leurs travaux ont été publié le 1er décembre 2013 dans la revue Nature Biotechnology.

Florian Gouthière
Rédigé le
Du tissu pulmonaire grâce aux cellules souches

Ces dernières années, de nombreuses équipes ont réussi à forcer la transformation de cellules souches humaines en cellules cardiaques, thyroïdiennes, intestinales, hépatiques, pancréatiques et en cellules nerveuses.

Le plus souvent, ces prouesses ont été réalisées à partir de cellules de peau, qu’un traitement biologique a permis de faire régresser dans un état proche de cellules embryonnaires. Ces "cellules souches induites" (ou cellules souches pluripotentes induites, également désignées par l’acronyme anglais iPSC) peuvent, théoriquement, se différencier en n’importe quelle cellule structurant les tissus humains.

Reste alors, pour les scientifiques, à découvrir quels signaux chimiques très spécifiques vont favoriser telle ou telle différenciation...

La "recette" des cellules pulmonaires restait une énigme pour les chercheurs. Des années d’analyses de signaux chimiques, de publications scientifiques et d’expériences ont finalement porté leurs fruits, puisqu'une équipe de l’Université de Columbia (Etats-Unis) est parvenue cet été à orchestrer la production... de six types différents de cellules épithéliales pulmonaires (les cellules qui couvrent la surface des poumons) !

Leurs travaux, qui détaillent la nature et le dosage des protéines utilisées pour réaliser cette prouesse (1), ont été publié le 1er décembre 2013 dans la revue Nature Biotechnology.

Alvéoles pulmonaires

Les biologistes se félicitent notamment d'être parvenus à produire certaines cellules entrant dans la formation (et la réparation continue) des alvéoles pulmonaires, site des échanges gazeux.

La création de ces premiers tissus ne permet pas, pour l’heure, d’envisager la moindre greffe. La mise en culture et l’étude de la différenciation de ces différents types de cellules servira, dans un premier temps, à mieux comprendre la genèse de plusieurs maladies des poumons "à un niveau moléculaire". A long terme, toutefois, les chercheurs espèrent que leurs travaux pourront avoir des applications thérapeutiques directes pour les personnes souffrant de ces mêmes maladies.

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(1) Différentes formes d'acide rétinoïque, protéïnes qui modulent l'action de la vitamine A au cours de la formation de l'embryon.

Source : Efficient generation of lung and airway epithelial cells from human pluripotent stem cells. Sarah X L Huang, et al. Nature Biotechnology, déc. 2013. doi:10.1038/nbt.2754

 

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